"On a certainement connu le boisement maximal de la forêt de Fontainebleau": les forêts souffrent de la sécheresse en France

Quarante hectares de forêts ont brûlé en Sologne. Les forêts sont petit à petit grignotées par la sècheresse. Avec les fortes chaleurs, les arbres se meurent un peu plus chaque été.

Il n'avait pas fait si chaud à Paris pour une mi-septembre depuis 70 ans. Plusieurs villes de France ont battu des records de chaleur : 35,7°C à Angers, 35,3°C à Bourges et Saint-Dizier ou encore 35.1°C à Poitiers et Tours.

Avec ces températures et avec ce troisième été chaud et sec, les forêts françaises sont en souffrance. Des feuilles rougies à perte de vue, des arbres desséchés, incapables de reprendre vie au printemps ou de se défendre contre les ravageurs. Le phénomène est particulièrement prononcé dans le nord et l’est du pays, où les sols superficiels accusent un déficit d’humidité très important. 

Des feuilles mortes et des aiguilles de pin qui craquent sous les pieds. Yannick Dagneau, naturaliste, photographe animalier n’a jamais vu la forêt aussi sèche. 

“La forêt de Fontainebleau, je la fréquente depuis que je suis tout petit et je ne l’ai jamais vu autant souffrir de la sécheresse. Les feuilles, elles tombent vers le bas tellement les arbres, ils ont soif. Là, on a des exemples de jeunes chênes qui sont morts. On sent que la forêt souffre. Et comme moi, j’aime la forêt, je souffre aussi”, explique-t-il. 

Plus jamais aussi boisée

La forêt arbore un nouveau visage années après années, des essences disparaissent, il va falloir planter de nouvelles variétés d’arbres plus résistantes. Mais la forêt ne sera plus jamais aussi boisée selon Pierre-Edouard Guillain, le directeur de l'agence Île-de-France de l'ONF. 

“On constate un avertissement sans frais sur le changement climatique sur la forêt. L’année dernière, on a perdu 80 hectares de pins sylvestres. Cette année le phénomène continue. On a certainement connu aujourd’hui le boisement maximal de la forêt de Fontainebleau”, ajoute-t-il. 

Et selon lui c’est inévitable, certaines parcelles deviendront des paysages de Landes et de bruyère.

Romain Poisot avec Guillaume Descours