RMC
Sciences Nature

Mobilisation contre l'A69: "On ne veut pas de violences et on va tout faire pour l'éviter"

placeholder video
Plusieurs milliers de personnes sont attendues à Puylaurens ce samedi afin de manifester contre le projet de l'A69 reliant Castres à Toulouse, et ce alors que les rassemblements ont été interdits par la préfecture dans plusieurs communes environnantes. Les militants interrogés par RMC sur place assurent toutefois ne pas chercher la violence.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées vendredi, à Puylaurens, dans le Tarn, premier jour d'un week-end de mobilisation contre l'autoroute A69 Castres-Toulouse, alors que la manifestation a été interdite, par crainte de violences. Au plus fort de la mobilisation samedi, les organisateurs s'attendent à accueillir "entre 10.000 et 15.000 personnes". Sur RMC, ce samedi, Thomas Brail, figure de la mobilisation, a salué des "résistants" contre ce "projet écocide".

A la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, les préfets du Tarn et de Haute-Garonne ont interdit tout rassemblement sur le territoire de 17 communes du Tarn, et de 7 de Haute-Garonne, situées sur le tracé de l'A69.

L'invité du jour : Thomas Brail - 08/06
L'invité du jour : Thomas Brail - 08/06
7:07

Plus de 1.000 forces de l'ordre mobilisées

Les arrêtés préfectoraux ont été contestés par la Confédération paysanne et le Groupe national de surveillance des arbres (GNSA) devant le tribunal administratif de Toulouse, qui a rejeté vendredi soir leurs recours demandant la suspension de l'interdiction de la mobilisation. Plus de 1.000 gendarmes et policiers doivent au total être déployés, notamment samedi, lors d'une "Manif'Action" prévue par les militants.

Sur un terrain privé situé près du village de Puylaurens, plusieurs chapiteaux ont été érigés et les opposants, parfois venus d'Espagne ou d'Allemagne, ont commencé à affluer, à l'appel de collectifs écologistes locaux et des Soulèvements de la Terre.

148 objets confisqués vendredi

Au milieu d’un champ, des dizaines de tentes et chapiteaux sont installées par les manifestants, a constaté RMC. Mais les forces de l’ordre ne sont pas bien loin. "Là il y a un hélicoptère qui survole, ce n'est pas nouveau, cela a duré toute la journée. On a eu jusqu'à 2 hélicoptères simultanément. On a eu aussi des drones", explique Arthur Grimon, activiste et membre des soulèvements de la terre.

De gros moyens engagés par les forces de l’ordre, pour prévenir de potentielles violences. Huit personnes ont pour le moment été interpellées, a annoncé vendredi soir le préfet du Tarn, Michel Vilbois, lors d'un point de presse, où il a également annoncé la saisie de "148 objets à destination d'arme", dont, a-t-il dit, des "planches à clou", des "couteaux de toutes tailles", des "frondes" ou des "serpettes".

"Si la violence naissait, elle ne serait que le fruit des forces de l'ordre", estime Riva

Rien à voir avec des armes pour Arthur Grimon. "Ce sont des objets dont les personnes sur la ZAD se servent. Des opinels, des couteaux, c'est pour manger ou construire des cabanes", affirme-t-il.

Pas d’intention de violence donc, c'est en tout cas ce que veulent afficher les représentants du mouvement. "Si jamais la violence naissait, elle ne serait que le fruit de celle instaurée par les forces de l'ordre. On ne veut pas de violence et on va tout faire pour l'éviter", assure Reva, membre du Groupe national de surveillance des arbres. Les militants préfèrent même parler de manifestation festive et joyeuse.

Lucas Lauber avec LM et AFP