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A69: une manifestation d'opposants au projet interdite, la présence de blacks blocks redoutée

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La mobilisation reprend ce week-end entre Toulouse et Castres, contre le projet d'autoroute A69 entre ces deux villes. La manifestation qui était prévue samedi après-midi a été interdite par le ministère de l'Intérieur, qui redoute la présence de 600 éléments radicaux.

Nouveau week-end de mobilisation pour dire non à l’A69 entre Castres et Toulouse. Une troisième manifestation samedi après-midi. Le rassemblement a été interdit par le ministère de l'Intérieur, alors certains opposants se sont installés dans un terrain privé à Puylaurens. Au total, 5000 manifestants sont attendus samedi après-midi pour la grande manifestation. Parmi les manifestants, le ministère de l’Intérieur redoute la présence de 600 éléments radicaux, dont 100 à 200 blacks blocks.

Pour Gilles, 15 ans de combat, avec l’association “La voie est libre”, il est capital de s’opposer à ce projet. “On a en face de nous, un monticule de terre qui fait entre 15 et 20 mètres de hauteur. Tout ça pour une autoroute dont on ne veut pas”, indique-t-il.

Ce riverain, pacifiste, manifestera demain, malgré l’interdiction. Ce qu’il déplore d’ailleurs. “C’est un déni, encore, d’un droit fondamental qui est celui de manifester”, estime-t-il.

Et pour lui, la crainte du ministre de l’Intérieur de voir 100 à 200 blacks blocks perturber la manifestation, n'a pas de sens.

“En jouant sur la présence d’éventuels blacks blocks dans la manifestation de ce week-end, il veut faire peur, il veut dissuader les manifestants de venir massivement ce week-end”, indique-t-il.

Près de 1000 policiers et gendarmes déployés

Depuis quelques mois, des actions violentes se sont multipliées aux abords du chantier. À plusieurs reprises, déjà, des engins ont été incendiés, et des employés victimes de caillassage. C’est pour cela, que le directeur général d’Atosca, concessionnaire, Martial Gerlinger, a pris les devants depuis quelques jours.

“Progressivement, nous avons mis en place des renforcements de nos moyens de sécurisation, à la fois de nos personnels, mais aussi de nos engins. Et c’est ce que l’on va faire de façon renforcée ce week-end”, précise-t-il.

Ce vendredi, les ouvriers ne travailleront pas, le site sera fermé et surveillé par des agents de sécurité privée, ainsi que par des gendarmes qui sont arrivés sur place dès jeudi matin.

L'inquiétude est présente également pour dimanche, car la préfecture du Tarn craint des risques sérieux de troubles à l’occasion du vote pour les Européennes. À la disposition des forces de l’ordre, qui seront 1000 déployés, il y aura des drones qui surveilleront notamment la manifestation interdite afin de repérer tous les mouvements opérés par les black-blocks, et des militants radicaux venus de Suisse, d’Espagne ou d’Italie, tous connus pour leur comportement violent.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours