Municipales 2020: à Vendargues, les enfants vont à l'école en calèche

L'initiative existe depuis plus d'une dizaine d'années. Elle est aussi coûteuse qu'un système de ramassage scolaire par car, environ 150.000 euros par an.

À Vendargues dans l’Hérault, les enfants non pas de bus scolaire. Dans cette commune de 6500 habitants, les enfants vont à l'école en "hippobus" ou ce qu'on appelle dans un langage plus commun, la calèche. Une initiative qui existe depuis plus de dix ans et qui a définitivement convaincu ses habitants. "Chaque matin de la semaine vers 7h15, Océane prépare ses deux chevaux Espoir et Favori. Ce sont eux qui conduiront l'une des calèches. "La première étape, c’est le pansage des chevaux. On les coiffe, on les brosse, on vérifie que les pieds vont bien", explique-t-elle.

Puis c'est l'heure du départ. Trois calèches pour au total 75 places, direction le centre bourg pour récupérer les premiers enfants. À l'arrêt de l'hippobus, plusieurs familles attendent. Une marche, puis une deuxième. Emma élève de CM2 est bien installée dans la calèche au milieu de ses copines, c'est un moment privilégié pour elle. "J’adore ça parce qu’au moins on peut voir la ville, on est en plein air. Dans la voiture ça va plus vite donc on n’a pas le temps de voir la ville", explique la jeune fille. 

Iliana une autre habituée de la calèche a elle déjà conscience du bienfait écologique.

"Ce que j’aime bien, c’est que ça ne pollue pas vraiment la terre donc c’est mieux que les voitures", assure-t-elle. 

Depuis qu'existe l'hippobus, Richard son chapeau sur la tête conduit l'une des calèches. Il est fier de faire vivre cette expérience aux enfants. "C’est un moment de détente avant une dure journée d’école", confie-t-il. 

Pour la commune, pas de coût supplémentaire par rapport à un ramassage scolaire en bus. Les parents eux profitent gratuitement de ce système. Ce qui ravit Laetitia la maman de la petite Mina 4 ans et demi. "Qui n’aurait pas adoré aller à l’école en calèche comme une princesse? Des fois, elle n’a pas envie de se lever alors je lui dis, mais ‘Toutgris et Vicompte, ils vont être tristes de ne pas te voir aujourd’hui’ et c’est parti, elle y va", s’amuse cette maman. 

Une grande réussite selon le maire

À Vendargues, ce ne sont pas que les enfants qui sont ramassés en calèche, mais aussi les ordures, environ 2 tonnes par jour, soit 100% des déchets de la commune. C’est Jeremy Grolier qui s'en occupe. "Les gens sont beaucoup plus content de voir un cheval qui passe, d’entendre le bruit des sabots plutôt que t’entendre un camion qui sonne quand il recule, le bruit, la pollution", énumère-t-il. 

Maire depuis plus de 30 ans, Pierre Dudieuzère est à l'origine du projet, une de ses plus grandes fiertés.

"C’est une réussite parce qu’elle est sociale, elle est écologiste, humaine. Je crois que ça résume tout ce qui est dans l’air du temps aujourd’hui. Quand on est maire, on est de passage, on laisse une empreinte. Mais moi mon empreinte, ce sera un fer-à-cheval », s’amuse le maire. 

La commune a pour projet d'acheter bientôt un nouveau cheval. Aujourd'hui, la liste d'attente pour la calèche compte plus d'une quarantaine d'enfants. 

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Mahauld Becker-Granier et Benjamin Pelsy avec Guillaume Descours