Municipales 2020: à Combaillaux, les eaux usées de la communes sont traitées grâce à... des vers de terre

Un tiers de l'eau de la commune est traitée par le lombrifiltre, environ 50 mètres cube par jour. Après l'eau part dans le ruisseau. Cette solution très vertueuse est encore unique en Europe.

À Combaillaux, petite commune de 1500 habitants, la star du village c'est la station d'épuration. Dans cette station d'épuration, un des bassins a été transformé en lombrifiltre. "Là, on est dans le lombrifiltre, ici on va pouvoir traiter 50 mètres cube d’eaux usées par jour", explique Glenn Remond, le responsable de la station.

La Particularité de ce filtre, deux millions et demi de vers de terre y travaillent tous les jours pour traiter les eaux usées.

"On va vraiment traiter l’eau brute, l’eau directement des ménages, avec un filtre qui comporte des vers de terre. Le ver, c’est un tube digestif qui mange en permanence. Et quand il absorbe de la matière organique, il l'a réduit et donc il fait une réduction de la matière organique en permanence", précise Glenn Remond. 

Et à la sortie, les analyses le prouvent, le résultat est meilleur que dans un circuit traditionnel. "L’eau est d’une meilleure qualité à la sortie du lombrifiltre. En supprimant des ouvrages on arrive quand même à avoir une eau d’une meilleure qualité", affirme le responsable de la station. 

Moins d'énergie utilisée, moins d'étapes et surtout moins de déchets : cette initiative, c'est le maire de la commune qui l'a prise il y a maintenant plus de quinze ans. Daniel Floutard est biologiste de métier. "Il y a beaucoup moins de pièces tournantes, de moteurs et aussi de systèmes de contrôle derrière. Donc, économiquement, c’est intéressant", affirme le maire. 

Les intéressés sont nombreux à vouloir s'inspirer du lombrifiltre, 20 à 30% moins coûteux que la filière classique. Une vraie réussite pour celui qui est élu depuis 25 ans. "Bien sûr que pour un élu on souhaite que le procédé puisse être exporté ailleurs. En tout cas, on accompagne les communes ou les communautés de communes qui voudraient l’importer chez eux", explique Daniel Floutard. 

Fierté des habitants

Et les habitants comme Bernard, retraité, ne sont pas peu fiers. Leur petit village est désormais connu internationalement. "Maintenant, on regarde les vers de terre différemment. Avant, c’était pour la pêche, mais visiblement les vers de terre ça fait un travail de dingue. C’est magnifique", confie-t-il.

Alors pas question de s'arrêter en si bon chemin. Les eaux traitées de la station pourraient être utilisées pour l'irrigation par le domaine viticole voisin. Une étude a déjà été faite dans ce sens. Morgane Le Breton fait partie de la famille propriétaire.

"Tout le monde sait que la ressource en eau est très importante et se raréfie de plus en plus surtout dans nos régions qui sont très sèches et très chaudes. Et ça nous permettrait d’accéder à un bien et une ressource totalement stable pour récupérer ces eaux et irriguer notre vigne", indique-t-elle. 

Bientôt, les eaux traitées par les vers de terre permettront donc aussi de remplir nos verres.

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Mahauld Becker-Granier et Benjamin Pelsy avec Guillaume Descours