"On a laissé de l'argent": l'hésitation de ces agriculteurs à reprendre la mobilisation

J-1 avant le lancement d'une mobilisation nationale des agriculteurs, qui contestent la ratification voulue par l'UE d'un traité de libre-échange avec le Mercosur mais qui réclament également des garanties du gouvernement sur les promesses formulées l'hiver dernier. Toutefois, quelques actions ont déjà eu lieu, comme à Tarascon (Bocuhes-du-Rhône) vendredi et d'autres sont programmées dès ce dimanche.
Pour autant, près d'un an après l'épisode massif de contestations, certains agriculteurs hésitent à reprendre leur tracteur et rebloquer les routes. Pourquoi? La lassitude, les dettes et la charge de travail mais aussi le sentiment qu'une nouvelle mobilisation ne leur apportera pas grand chose. D'autres, cependant, sont bel et bien gonflés à bloc et entendent bien faire pression sur le gouvernement.
"Ce sera sans doute plus fort", veut croire Luc Mesbah
"On est plus que prêts oui et vous allez voir ce que l'on est capable de faire", met en garde au micro de RMC Luc Mesbah, secrétaire général du syndicat FDSEA de Haute-Garonne. Celui-ci rassemble ses troupes, une fois encore. "Je vous le dis clairement, ce sera sans doute plus fort. On a les possibilités de paralyser un pays par les axes autoroutiers, par les voies SNCF, je peux vous dire qu'on aura la forcer pour mobiliser", assure-t-il.
D'un autre côté, parmi ceux qui s'étaient révoltés l'année dernière, jusqu'à aller aux portes de la capitale, hésitent aujourd'hui à rebloquer les routes. "Je n'ai pas trop le temps mais on va quand même essayer. Peut-être pas jusqu'à Paris quand même, parce que 10 heures de route hein...", confie Thibault, céréalier près de Nancy.
D'autant que pour certains, les semis ne sont pas encore terminée et pour d'autres la balance penche plutôt du côté de la lassitude. "Parce qu'à chaque fois, on ne va pas au bout, on n'obtient rien, on n'a rien obtenu..."
"Les paysans ont en marre de sortir pour rien"
À cela s'ajoute aussi la mauvaise météo, la fièvre catharale et les prix agricoles qui restent bas. Sebastien, l'éleveur star des péages bloqués il y a quelques mois, croule désormais sous les dettes, alors à quoi bon se mobiliser une nouvelle fois. "On a laissé de l'argent... Les paysans en ont marre de sortir pour rien. Il faut faire quelque chose de plus fort.." Il exhorte aujourd'hui les consommateurs à aussi battre le pavé.