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"On sait qu’il n’y a pas zéro impact": l'installation de deux nouveaux EPR au Bugey divise

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La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, était en déplacement à la centrale nucléaire du Bugey ce lundi. Elle a de nouveau justifié l'installation prochaine de deux nouveaux EPR 2 sur ce site, malgré les revendications des opposants.

La sécheresse et la hausse des températures obligent régulièrement EDF à des baisses de production. Ces deux phénomènes s'aggravant dans les années à venir, la relance du nucléaire engagée par Emmanuel Macron est-elle réaliste? Lundi, lors d'un déplacement, la ministre de la Transition énergétique est revenue sur le choix d'installer deux nouveaux EPR à la centrale nucléaire du Bugey, dans l’Ain. Cette localisation est "le fruit d’études approfondies menées par EDF, géologiques, sismiques, techniques", selon Agnès Pannier-Runacher.

La présence du Rhône, qui borde la centrale, explique aussi cette future installation. Mais l'utilisation de l'eau du fleuve fait débat, surtout pour des raisons environnementales.

À Saint-Vulbas, une commune bordée par le Rhône du nord au sud, cette eau prélevée pour refroidir les réacteurs est au cœur des revendications des opposants.

“Un prélèvement voudrait dire qu’on rejette de l’eau un peu plus chaude, mais on ne modifie pas sa qualité physico-chimique. Or, on rejette des effluents radioactifs et des effluents chimiques qui polluent le Rhône. On sait qu’il n’y a pas zéro impact”, estime Joël Guerry, membre du collectif “Sortir du Nucléaire Bugey”.

Moins de prélèvement d'eau grace aux nouveaux EPR?

Certes, l’eau rejetée est plus chaude, mais il existe des garde-fous d’après le maire de la commune. Selon Marcel Jacquin, la centrale a l’obligation de s’adapter à la température du fleuve. “Ça a été fait il y a quelques semaines, où il y a une tranche qui est descendue au niveau de la production pour justement ne pas trop élever cette température qui est, je crois, de 23 degrés”, assure-t-il.

Et les nouveaux EPR ne rejetteront peut-être pas forcément l’eau dans le fleuve.

“À mon avis, ces deux EPR 2, ils seront avec des tours aéroréfrigérantes. Avec ça, on prélève beaucoup moins d’eau, mais on la rejette en évaporation”, explique Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en physique nucléaire.

Le refroidissement des centrales électriques est la troisième activité consommatrice d'eau douce en France, après l'agriculture et l'eau potable.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours