Rétropédalage du gouvernement face à la gronde des apiculteurs: "C'est une première bonne nouvelle"

Un nouvel insecticide, le sulfoxaflor, vient de faire son apparition sur le marché. Face à la bronca des apiculteurs, le gouvernement rétropédale. Dans un communiqué publié vendredi, les ministres de la transition écologique et de l'agriculture, Nicolas Hulot et Stéphane Travert, demandent à l'Anses, l'Agence nationale de sécurité des aliments, qui a autorisé la mise sur le marché de deux insecticides comprenant du sulfoxaflor, de faire de nouvelles analyses.
"C'est une première bonne nouvelle. L'Anses qui avait homologué ces produits se voit contrainte de les réexaminer. Maintenant nous serons satisfaits quand les néonicotinoïdes (des substances neurotoxiques) seront retirés dans leur ensemble. Si l'Anses fait son travail de manière objective, le sulfoxaflor ne sera jamais autorisé ni en France ni même en Europe", assure Henri Clément, le secrétaire général de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), qui s'était alarmé jeudi de la récente autorisation en France de deux insecticides contenant "un nouveau néonicotinoïde.
"C'est la faillite de l'évaluation qui est mise en évidence"
Pour Franck Alétru, président du syndicat national d'apiculture, ce rétropédalage du gouvernement est affligeant.
"Je suis scandalisé. Une fois de plus c'est la faillite de l'évaluation qui est mise en évidence. Systématiquement on fait de la marche avant, de la marche arrière, du rétropédalage. On va demander des rendez-vous au niveau des ministères. Pendant trois mois on a essayé d'essayer d'influencer ces deux ministères. Qu'ils arrêtent de jouer à la légère avec ce genre de décision. On ne va pas recommencer tous les six mois à lever les bras au ciel et crier au scandale. C'est vraiment inadmissible, ce n'est pas sérieux".
L'Anses avait autorisé le 27 septembre le Closer et le Transform, deux insecticides fabriqués par Dow AgroSciences dont le principe actif est le sulfoxaflor. Les néonicotinoïdes sont des substances neurotoxiques qui s'attaquent au système nerveux des insectes et ont de ce fait contribué au déclin des abeilles, constaté notamment en Europe et en Amérique du Nord.