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Trois départements interdisent les lâchers de ballons: "Les préfets sont sous pression des associations"

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Trois départements ont définitivement interdit les lâchers de ballons, coupables de polluer l'environnement selon les assiociations de protection de la nature. Une décision incompréhensible pour l'agriculteur des GG Didier Giraud.

Mariages, événements associatifs, anniversaires... les occasions pour lâcher des centaines, voire des milliers, de ballons d'un seul coup dans les aires sont nombreuses. Mais ces lâchers de ballons sont mauvais pour l'environnement, alerte l'association Robin des Bois, qui souhaite tout simplement les interdire.

Cette dernière multiplie les prises de paroles et les actions en ce sens depuis une vingtaine d'années. "Certains ont peut-être du mal à l’entendre, mais ce n’est rien d’autre que de l’abandon de déchets" souligne, sur 20minutes, la présidente de Robin des Bois, Charlotte Nithart.

Une tradition destructrice pour les animaux marins

Dans une tribune plusieurs associations de protection du monde marin plaident également pour "l'interdiction totale de ces lâchers destructeurs". Après avoir explosés ou dégonflés, les ballons se dispersent en "mettant en danger la faune sauvage", souligne la tribune.

"Les millions de fragments de ballons sont ingérés par les poissons, cachalots, dauphins, tortues et oiseaux marins, provoquant intoxications, occlusions intestinales ou enchevêtrements dans les liens", alerte les associations signataires.

Face à ces menaces pour l'environnement, les préfectures de la Corrèze, de la Creuse et de l'Essonne ont décidé, en mars 2025, d'interdire les lâchers de ballons et de lanternes volantes.

Lâchers de ballons : une aberration écologique ? - 07/04
Lâchers de ballons : une aberration écologique ? - 07/04
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Des ballons pourtant recyclables?

Une mesure vivement critiquée par Didier Giraud, éleveur de bovins membre des Grandes Gueules. "Les préfets qui prennent un arrêté pour interdire les lâchers de ballon" doivent être "mis en prison", s'emporte-t-il sur RMC. Favorable à cette "tradition", Didier Giraud défend la production "naturelle" du caoutchouc.

"Je ne vois pas à quoi ça sert qu'un préfet se positionne contre un lâcher de ballon pour des causes de pollution, quand aujourd'hui tous les ballons sont biodégradables", souligne l'éleveur de bovins.

Didier Giraud dénonce également l'association Robin des Bois et ses prétendues méthodes: "Les préfets sont sans cesse sous pression des associations."

De quoi irriter Eléonore Lemaire: "J'essaie de t'expliquer mais tu me hurles dessus", répond-elle à l'agriculteur. "Les associations peuvent paraître outrancières, chiantes, sauf qu'elles sont là parce qu'elles réveillent quelque chose. Bien sûr qu'elles sont souvent extrêmes, mais on a peut-être besoin de ça pour se secouer", lui répond Éléonore Lemaire, elle aussi membre des GG.

Elle ajoute qu'il n'y aurait pas de "ballons biodégradables" sans les associations comme c'est le cas aujourd'hui, affirmant que ces dernières ont "quand même un intérêt".

Mais, selon Robin des Bois, cette mention est "mensongère". Même son de cloche du côté des associations de protection du monde marin. Dans leur tribune, elles dénoncent "un argument de vente trompeur". "L’ADEME, rappelle par ailleurs, que l’appellation biodégradable ne peut en aucun cas être prétexte à l’abandon d’un produit dans la nature", insistent-elles.

De son côté, l'avocat Charles Consigny plaide pour "la suppression pure et simple de tous les financements publics de ces associations".

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