Sécheresse et agriculture: "Mon maïs devrait faire au moins 1m50 de plus"

TEMOIGNAGE - Une trentaine de départements restent placés en vigilance sécheresse. Comme en Eure-et-Loir, où les cultivateurs de maïs sont très durement touchés. RMC a rencontré un producteur de maïs fourrage à Saint-Bomer, à 70 kilomètres au sud-ouest de Chartres, qui est catastrophé par l'état de sa récolte.

L'épisode de canicule semble bien derrière nous: les vigilances ont été levées par Météo France il y a quelques jours, même si les températures avoisinent toujours les 30 degrés.

Mais pour les agriculteurs, les conséquences de ces fortes chaleurs se font toujours sentir. D'autant que la pluie ne vient toujours pas. Une trentaine de départements restent placés en vigilance sécheresse. Comme en Eure-et-Loir, où les cultivateurs de maïs sont très durement touchés.

"Mon maïs fait 50 centimètres"

RMC a rencontré un producteur de maïs fourrage, qui sert à nourrir les animaux, à Saint-Bomer, à 70 kilomètres au sud-ouest de Chartres. Etienne Védit est catastrophé par l'état de sa récolte.

"C’est un maïs qui est en train de se protéger de la chaleur, il est en train de dessécher", déplore l’agriculteur. "Là, il fait 50 centimètres, il devrait faire au moins 1m50 de plus"!

Sur 23 hectares, seuls 5 sont bons

La canicule et l'absence de pluie depuis plusieurs mois ont fait des dégâts considérables.

"J’ai 23 hectares de maïs, et j’en ai cinq de bons…", se désole Etienne Védit. "Là, on ne va avoir qu’un tiers de stock. Par rapport à d’habitude, on va avoir du maïs pour quatre-cinq mois! D’habitude, on stocke à peu près 600 à 700 tonnes de maïs. Si on en a la moitié, ça sera déjà pas mal".

"Ca peut mettre mon exploitation en péril"

D'autant que ce maïs sert à nourrir les 55 vaches laitières de son élevage, sa seule ressource financière.

"Soit on va produire notre quota, mais il va falloir qu’on achète beaucoup d’aliments à l’extérieur, soit faire moins de lait et éliminer des animaux. Ca peut mettre une exploitation en péril", redoute-t-il.

L'agriculteur pourrait récolter son maïs dans une quinzaine de jours, au lieu d’attendre la mi-septembre, en temps normal. Mais il garde tout de même espoir. "On attend la pluie"!, conclut-il, philosophe.

C. P. avec Anaïs Bouitcha