"C’est de l’hypersexualisation": un stage de drag-queen pour enfants fait polémique près de Bordeaux

Trois jours pour apprendre à être drag-queen, c’est ce que propose une Maison des jeunes et de la culture (MJC) à Mérignac, près de Bordeaux. Adressé aux enfants et adolescents de 11 à 17 ans, ce stage leur propose de défiler en talons, de choisir un nom, son genre et son maquillage. Des échanges autour du genre sont également proposés.
Certains parents se disent inquiets
Le projet est accueilli positivement par certains parents. “Il ne faut pas être sectaire et puis, si ça peut leur faire découvrir quelque chose qu’ils ne connaissent pas et leur permettre d’être plus tolérants avec les autres”, affirme une maman. Tandis que d’autres vivent le projet avec perplexité, et s’y opposent ouvertement.
“C’est un peu trop trash, je trouve. Les enfants ne comprennent pas tout de la même façon, même s’ils ont le même âge. Apprendre la tolérance aux enfants ok, mais, effectivement, d’une autre façon”, confie une autre maman.
Une pétition a été lancée en ligne et a recueilli plus de 3.700 signatures. Elle est soutenue par Virginie Tournay, référente de l’association Parents vigilants, créée par Eric Zemmour et proche de son parti d'extrême droite Reconquête. “Les drag-queens, c’est un monde d’adultes, c’est pas un monde d’enfants. A part les perturber, je ne vois pas ce que ça peut apporter. C’est de l’hypersexualisation, ce n’est pas du tout de leur âge, ça ne les concerne pas”, affirme-t-elle.
Un stage jugé non adapté aux jeunes enfants
Plusieurs parents ont également alerté l’Association des familles catholiques Nord Gironde, qui mène la contestation contre ce stage. “On souhaite que les enfants grandissent à leur rythme, qu’ils se posent des questions sur la sexualité quand ils se sentiront concernés. Ce que l’on dénonce, c’est l’hypersexualisation et l’érotisation de ce qui est proposé aux enfants à un âge où ils jouent encore aux Playmobil. C’est du bon sens”, affirme sur RMC Rémi de Corbier, président de l’association, qui a adressé une lettre ouverte au maire de Mérignac dans laquelle il s’interroge sur la pertinence de ce stage.
Face aux parents inquiets, la MJC de Mérignac s’est défendue. "C’est leur regard du programme et leur lecture du programme, ce n'est pas le programme et ce n'est pas le projet associatif de la MJC. Aujourd’hui, c’est un stage artistique autour de l’art du drag, voilà exactement nos mots", explique son directeur, Txomin Olazabal.
Malgré la pétition, la MJC compte maintenir le projet et se réunit le 13 février pour préciser les modalités du stage. D’après l’association, la seule raison qui mènerait à une annulation est le manque de jeunes inscrits. Alors qu’il en faut 12 pour le 14 février, ils sont quatre pour l’instant.