Bordeaux: la municipalité organise un atelier maquillage pour moins de 4 ans avec une drag-queen
Après Toulouse, Bordeaux. À l'occasion du mois de la petite enfance, une bibliothèque municipale a décidé d'organiser le 8 février un atelier maquillage pour enfants, de 18 mois à 4 ans, animé par la drag-queen Serge. L'idée, lutter contre les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
Pour l'adjoint au maire de Bordeaux en charge de la lutte contre les discriminations Olivier Escots, "la lutte contre les stéréotypes doit commencer dès le plus jeune âge", comme il l'explique au quotidien Sud Ouest. L'élu fait confiance aux "artistes qui savent adapter leur discours au public", avec des lectures "pleines de tolérance et de bienveillance".
Et contrairement à Toulouse où une levée de boucliers avait entraîné la réorientation d'un événement similaire à l'attention d'un public adulte -et non plus d'enfants-, la municipalité de Bordeaux tient bon malgré les protestations venues notamment de l'extrême-droite: "Il nous apparaît inutile et douteux de remettre en question les stéréotypes de genre" de très jeunes enfants par l'intermédiaire d'un homme travesti en femme", assure à 20 Minutes Dany Bonnet, délégué départemental de Reconquête en Gironde.
"Pourquoi mettre des enfants avec un homme déguisé et maquillé?"
Sur le plateau des "Grandes Gueules", la question divise: "C'est ludique et cela permet de prendre en compte certaines informations", juge Elina Dumont. A contrario, Mehdi Ghezzar s'étonne du mélange entre des enfants de 18 mois à 4 ans et des drag queen. "Pourquoi mettre des enfants avec un homme déguisé et maquillé? que vont-ils comprendre?", s'interroge-t-il
"Il y a énormément de problématiques dans l'adolescence avec l'homosexualité et du harcèlement", estime Elina Dumont qui pense que de telles initiatives permettraient donc de faire évoluer les mœurs et la tolérance.
"On a un message qui s'adresse aux adultes et pas forcément aux mineurs"
Victoria, ancienne drag queen et femme transsexuelle, assure avoir toujours refusé de jouer devant des mineurs: "On a un message qui s'adresse aux adultes et pas forcément aux mineurs qui ne comprennent pas ce qu'ils voient", explique-t-elle aux "Grandes Gueules". "On délivrera toujours un message par rapport à notre personnage. J'ai changé de sexe, expliquer ça à un majeur c'est déjà compliqué alors ça l'est encore plus pour un mineur", explique-t-elle.
"Les mineurs ne comprennent pas où on veut aller. On pourrait dire que c'est pour les habituer mais les habituer à quoi? Je n'arrive pas à le comprendre", ajoute Victoria qui ne croit pas pouvoir casser les stéréotypes de genre avec une robe et des moustaches.