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"Ce serait une connerie": l'avocate des victimes d'abus en Ehpad contre une nationalisation

Sarah Saldmann, avocate de certaines familles de victimes d'abus en Ehpad à la suite de l'affaire Orpéa, estime ce mercredi dans "Les Grandes Gueules" sur RMC que nationaliser ne sera pas la solution pour éviter ce genre de dysfonctionnements à l'avenir.

Faut-il nationaliser les Ehpad ? Le scandale Orpéa, faisant état de maltraitances et d'une gestion hasardeuse dans certaines maisons de retraite, a choqué l'opinion et placé la question du traitement des seniors au centre du débat public.

Depuis la publication du livre de Victor Castanet en janvier intitulé "Les fossoyeurs" visant les pratiques d'un Ehpad de la région parisienne, l'ARS a multiplié les inspections, et les candidats à la présidentielle se sont emparés de la polémique.

Certains à gauche se sont ainsi positionnés en faveur d'une nationalisation des établissements privés pour contrer la volonté de faire des profits sur le dos des personnes âgées.

"Ce serait une énorme connerie"

Toutefois, c'est une solution qui ne convainc pas Sarah Saldmann, avocate des familles des victimes d'abus en Ehpad et chroniqueuse des Grandes Gueules, ce mercredi sur RMC et RMC Story.

"Bien sûr que non. Ce serait une énorme connerie et pourtant je suis bien placée pour savoir qu'il y a des dysfonctionnements majeurs dans les Ehpad privés", souligne-t-elle.

L'avocate estime que ce n'est pas la privatisation qui pose problème mais la mauvaise gestion de certains organismes comme l'affaire Orpéa-Korian a pu l'illustrer.

"C'est très cher (chez Orpéa). Mais il y a des gens qui se sont saignés toute leur vie pour se payer des conditions de luxe. Ils ne veulent pas du public car ils veulent des conditions luxueuses et c'est leur droit le plus strict, ils font ce qu'ils veulent. On en revient à la liberté. Si une personne veut un établissement religieux... Chacun choisit l'Ehpad qui lui correspond le mieux."

"Qu'Orpéa reçoive des subventions publiques et qu'ils vous donnent un service pire que dans le public, c'est inacceptable"

Selon elle, si ce qui est sur la brochure est respecté, il n'y a pas de problème. Et le fait que ce soit un établissement public ou privé ne change rien à la question.

"Là où ça ne va pas, c'est que c'est une vaste arnaque quand vous payez 5.000 euros, qu'Orpéa reçoit des subventions publiques et que derrière ils vous donnent un service pire que dans le public. Ça, c'est inacceptable"

Nationaliser serait ainsi, selon elle, un risque de niveller par le bas le niveau d'accueil, vu la logique d'économies dans les établissements publics de santé en général.

J.A.