Cérémonie d'ouverture des JO: la drag queen Nicky Doll porte plainte pour diffamation publique

Nicky Doll, le 15 mai 2024 lors du Festival de Cannes, avant la projection du film "Furiosa: A Mad Max Saga". - Sameer Al-Doumy - AFP
La célèbre drag queen Nicky Doll, qui a performé lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, a porté plainte vendredi 2 août pour diffamation, notamment contre l'ex-acteur britannique Laurence Fox, a indiqué son avocate.
Nicky Doll a performé avec plusieurs drag queens lors du tableau intitulé "Festivité". La scène a été saluée par de nombreux spectateurs, mais il a aussi déclenché de vives critiques dans les milieux conservateurs et d'extrême droite, en France comme à l'étranger.
Sur son compte X, pourvu de plus de 527.000 abonnés, Laurence Fox, reconverti dans la politique et devenue militant anti-woke, a, entre autres, comparé les artistes drag queens participant au tableau "Festivité" de la cérémonie à des "baiseurs d'enfants" ou à des "petits pédophiles déviants". Une adolescente dansait au coté de la drag queen durant la séquence.
D'autres comptes anonymes ont accusé les artistes de vouloir "normaliser la pédophilie", est-il souligné dans la plainte.
Menaces de mort
L'avocate de Nicky Doll, Me Anne-Sophie Laguens, a dénoncé "une vague de haine sans précédent" depuis la cérémonie, projetée dans le monde entier, et une "banalisation des injures en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre", allant même "jusqu'à des menaces de mort".
Si Nicky Doll "fait le choix de ne pas déposer plainte s'agissant des faits d'injures en raison de l'orientation sexuelle, menaces et harcèlement en ligne", l'artiste "ne saurait supporter de se voir accuser de pédophilie par des personnalités à forte influence", peut-on lire dans sa plainte.
"Ces messages dépassent largement la critique artistique, et véhiculent pour certains des amalgames odieux et diffamants, assimilant performances drag et pédophilie", a insisté Me Laguens dans un communiqué.
Deux autres piliers de la cérémonie - son directeur artistique, Thomas Jolly, et la DJ Barbara Butch, mise à l'honneur dans le tableau "Festivité" - ont porté plainte cette semaine, visant eux les chefs de cyberharcèlement et de menaces de mort. Deux enquêtes ont été ouvertes à Paris.