Corse: 67 blessés dans des violences entre manifestants et forces de l'ordre à Bastia
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se rendra en Corse mercredi et jeudi pour "ouvrir" un "cycle de discussions" avec "l'ensemble des élus et des forces vives de l'île", a-t-il annoncé lundi dans un communiqué. Le gouvernement a "entendu les demandes des élus de Corse sur l'avenir institutionnel, économique, social ou culturel" de la Corse, ajoute le ministre, en condamnant les violences de ces derniers jours et en appelant à un "retour au calme sans délai".
Dimanche, la manifestation à Bastia a viré à l'émeute, selon le procureur de la ville, avec un bilan de 67 blessés dont 44 membres des forces de l'ordre.
Le cortège de plusieurs milliers de personnes a notamment fait usage de cocktails molotov. Distribués par quelques jeunes à des centaines d’autres habillés en noir, cagoulés, qui viennent se servir dans des barils amenés pour l’occasion à quelques mètres seulement du cordon de CRS qui garde la préfecture.
Cinq heures d'affrontement
Les flammes des cocktails Molotov viennent rougir les murs de la préfecture. De tous les côtés, un flot ininterrompu de jeunes. Ils mettent en place des barrages, incendient les poubelles, saccagent les finances publiques, jettent tout ce qu’ils trouvent sur la police qui riposte à coups de grenades de désencerclement et par une pluie continue de gaz lacrymogène.
Sous ce brouillard étouffant, une violence qui cause de nombreux blessés. Interrogés, les habitants présents le déplorent, mais se demandent si ce n’est pas un passage obligé.
“C’est une forme de réponse, l’Etat français ne comprend que ça. Qu’ils nous donnent ce qu’on demande: l’indépendance, l’autonomie, la libération des prisonniers et la reconnaissance du peuple corse. Sinon ça va durer”, estiment-ils.
En face, les policiers sont restés assez statiques, sécurisant des lieux clefs ne chargeant que très rarement. Un affrontement qui aura duré pendant 5 heures jusqu'à 21h30.