RMC
Société

Dans l'Ain, un village entier mobiliser pour accueillir des réfugiés ukrainiens

placeholder video
À Saint-Didier-de-Formans, dans l’Ain, les habitants se démènent pour accueillir des réfugiés ukrainiens. Une initiative qui part d'un habitant, Bruno. Il a déjà fait deux trajets jusqu'à la frontière polonaise pour rapatrier des familles qui fuient la guerre.

Le 28 février dernier, Bruno (55 ans), un habitant de Saint-Didier-de-Formans, dans l’Ain, a rapatrié seul une famille ukrainienne depuis un poste de frontière en Pologne. 5.000 km en un week-end pour mettre en sécurité deux femmes, trois enfants et deux adolescents.

Quelques jours plus tard, il a organisé un deuxième convoi grâce à l'aide d'un conducteur de bus à la retraite, qui a toujours son véhicule de 50 places. La facture de carburant s'élève à 2.000 euros. La mairie a financé en partie le voyage et s'est occupée de la récolte des dons. Une demi-tonne de denrées alimentaires et 15 m3 de vêtements ont notamment été envoyés à la frontière polonaise. Du matériel médical et chirurgical a été remis à une ONG. Lors de ce trajet, 31 personnes, dont 12 enfants, ont été rapatriées. Une cagnotte est toujours ouverte en ligne. Plus de 15.300 euros ont pour l'instant été récoltés.

Dans ce village, depuis ces initiatives, tout le monde s'est mobilisé pour l'accueil de réfugiés ukrainiens. Hébergement, transport, dons, cagnotte... Chacun participe à sa manière.

Plusieurs enfants jouent sur la place de la mairie. Des jeunes ukrainiens, arrivés il y a deux semaines grâce à Bruno.

“Je suis surpris par l’élan de solidarité que ça a déclenché. Des personnes se sont spontanément proposées pour accueillir des familles, donner des vêtements, où de la nourriture pour le voyage”, énumère-t-il.

Initiateur et chef d’orchestre de la mobilisation dans le village, il a été aidé par la mairie et par des entreprises locales. “Cette guerre aux portes de l’Europe a fait que les gens se sont sentis concernés”, estime-t-il.

Un nouveau rappatriement début avril

Une cinquantaine de personnes rapatriées. Toutes ont trouvé un toit dans la commune, comme chez Martine et son mari.

"J'accueille Oxana et sa petite fille. On s'est dit que c’était le moment d’aider donc on a répondu qu’on était près. Comme on n’a plus d’enfant à la maison, on avait deux chambres de libre”, explique-t-elle.

À quelques kilomètres de là, à la maison de Chantal et Michel, Bruno vient livrer des vivres à cette nouvelle famille d’accueil. Elle laisse tout l’étage de sa maison à une mère ukrainienne et ses deux enfants, arrivés mercredi. “Ça fait de l’animation puisqu’on était que tous les deux. Il y a de la vie à nouveau”, indique-t-elle.

Cette mobilisation générale du village permettra à Bruno de faire un nouvel aller-retour à la frontière ukrainienne début avril.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours