De Sainte-Soline à Paris en vélo: le "Convoi de l'eau" contre les méga-bassines s'élance

650 cyclistes et une vingtaine de tracteurs, des Deux-Sèvres à Paris. Un convoi va s'élance de Lezay, vendredi à 15h, en direction de la capitale, afin de protester contre les projets de méga-bassines. Lezay, à quatre kilomètres de Sainte-Soline, lieu d'un des plus emblématiques et contesté projet de retenue d'eau en France, où la dernière manifestation, le 25 mars dernier, avait été émaillée de heurts et d'affrontements entre militants et force de l'ordre.
Ce convoi nommé "Convoi de l'eau" est organisé notamment par le collectif "Bassines Non Merci" ou la Confédération paysanne. Le collectif les Soulèvements de la terre ont annoncé leur participation après l'annonce de la suspension de leur dissolution par le Conseil d’État.
Huit jours à vélo
Ils traverseront cinq départements (Deux-Sèvres, Vienne, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret), s'arrêteront près de projets agricoles localement contestés, avant leur arrivée sur Paris le 26 août, le lendemain de la fin de leur périple. Le cortège, qui se veut "joyeux" avec des ateliers, des projections de films, de la musique, bouclera 50 à 60 kilomètres par jour avant de bivouaquer.
Pascal a parcouru 300 kilomètres à vélo pour arriver au lieu de départ. Avec sa bicyclette colorée de sacoches bariolées, il dit être venu "sans crainte": "Ça va être une balade, c'est organisé dans ce sens-là !" A ses côtés, des familles, des personnes âgées: le quinquagénaire n'est pas inquiet du parcours:
"Je n'ai pas d'armes. J'ai mon opinel pour casser la croûte mais je ne suis pas venu pour me battre. C'est surtout la rencontre des gens, le débat qui m'intéresse", explique-t-il.
"Un impératif de mémoire"
Le convoi s'arrêtera à Tours, où des militants passeront en jugement ou à Orléans, devant l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne qui finance les méga-bassines: "On va aller de luttes locales en luttes locales" explique Julien le Guet, l’un des porte-paroles du collectif Bassines Non Merci
"On va passer à côté de Sainte-Soline: il y a un impératif de mémoire de voir ce cratère. A chaque fois qu'on passera près d'un lieu où une bassine est en projet, il sera important que les uns, les autres, puissent l'identifier", souhaite-t-il.
La préfecture de la Vienne va recourir à des drones et des aéronefs pour la "sécurisation" du convoi lors de son passage dans le département. Aucune interdiction des autorités n'a été prononcée jusqu'ici.