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"Dire que l’armée française n’est pas prête, c’est faux": l’avis tranché d’Arthur Chevallier

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Alors que la Russie muscle son jeu, la Suède et la Finlande demandent à leur population de se préparer à la guerre. Pour l’éditeur et écrivain Arthur Chevallier, si ça se produisait, contrairement à ce qu’on répète, la France ne serait pas si mal préparée. C’est son avis tranché ce jeudi sur RMC.

Arrêtons de se faire du mal. Et de répéter que l’armée française n’est pas préparée, qu’elle est mal équipée et que la Russie n’en ferait qu’une bouchée. D’une part, ce n’est pas sympa pour nos militaires, et d’autre part, c’est factuellement faux.

Niveau armement, on n’est pas encore au niveau… mais c’est une bonne nouvelle. C’est rassurant qu’on ne soit pas prêt aujourd’hui. La France, c’est une démocratie libérale, en paix avec ses voisins depuis 80 ans. Elle n’a aucune raison d’être en économie de guerre en permanence. On n’est pas une dictature militaire. Une fois qu’on a dit ça, notre armée ne se porte pas si mal.

Avec ses 200.000 hommes, c’est la première d’Europe avec la Pologne. Et si on ajoute l’équipement, nous sommes premiers. On est aussi les seuls à avoir l’arme nucléaire, et un porte-avions comme le Charles de Gaulle. A l’échelle mondiale, ça dépend un peu des classements, mais on est autour de la dixième place. Si on compare ça à la taille de la France, c’est une performance.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
L'avis tranché d'Arthur Chevallier : Guerre, "la France est prête" - 21/11
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En 1914, la France a commencé par faire n'importe quoi

On n’est jamais prêts à la guerre tant qu’elle n’est pas là. La dernière vraie guerre qu’on a gagnée, c’est celle de 14-18. Et on n’était pas prêt du tout. Aujourd’hui, on retient la victoire, mais ce n’était pas gagné. Au début, on faisait n’importe quoi. Dans les premières semaines, le ministre de la Marine doit déployer la flotte. Quelques jours après, rien n’est fait, on lui demande pourquoi et il répond: "Parce que j’ai oublié".

De son côté, le chef du gouvernement exige que le mari de sa maîtresse ne soit pas mobilisé. Et le chef d’Etat major, le maréchal Joffre, s’était même mis à nommer des préfets dans son coin, sans demander l’autorisation à personne. Les soldats n’étaient pas là où ils devaient être, les uniformes n’étaient pas les bons… Rendez-vous compte: on avait des pantalons rouges! C’est vrai que c’est très discret… Bref, on était chez les fous.

Après un mois de guerre, en septembre 1914, les Allemands étaient à 40 km de Paris. On finira par rattraper le truc, mais on était à deux doigts du désastre. Et d’ailleurs, les fameuses tranchées, personne, mais alors personne, ne les avait prévues en préparant la guerre.

Réarmer, c’est important. La guerre se rapproche, c’est évident. Pour le reste, restons calme. Les prédictions des experts et des militaires sont toujours fausses ou presque. La Russie ne devait pas attaquer l’Ukraine, elle l’a fait. L’Ukraine devait tenir deux jours, elle tient depuis bientôt trois ans. La guerre, ce n’est pas des maths, c’est de l’histoire. Et l’histoire ne se répète jamais.

Arthur Chevallier