Abaya: le Conseil français du culte musulman pointe le "risque de discrimination"

"Ca fait princesse": les abayas, ces robes portées dans les pays musulmans, divisent à l'école - RMC
L'absence "d'une définition claire de ce vêtement crée de fait une situation floue et une insécurité juridique", estime le Conseil français du culte musulman (CFCM), notamment car dans certains contextes l'abaya pourrait être considérée comme "musulmane" - et donc interdite - et dans d'autres comme "non musulmane" - et donc autorisée.
La crainte d'un contrôle au faciès
De ce fait, le CFCM dit craindre un "contrôle au faciès arbitraire" ou que les critères d'évaluation de la tenue des jeunes filles reposent sur "l'origine supposée, le nom de famille ou la couleur de peau". De ce fait, l'instance "se réserve le droit de saisir le Conseil d'Etat si l'application concrète de cette mesure d'interdiction aboutissait à des formes de discrimination".
Le gouvernement a annoncé fin août l'interdiction dans les établissements scolaires de ce vêtement long porté par les femmes dont le caractère religieux a longtemps fait débat.
"L'abaya n'a jamais été un vêtement ou une prescription religieuse", a rappelé à ce propos le CFCM.
Près de 300 élèves se sont présentées en abaya devant leur établissement scolaire lundi, jour de rentrée, et 67 d'entre elles ont refusé de la retirer, selon des chiffres annoncés mardi par le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal. Le Conseil d'Etat examine ce mardi après-midi un recours en référé déposé par l'association Action Droits des Musulmans (ADM) contre la décision du ministre.