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Arras: un hommage "très important" pour Dominique Bernard et "ceux capables de se sacrifier"

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Dans "Apolline Matin" ce lundi sur RMC et RMC Story, le professeur de philosophie Martin Doussau, collègue de Dominique Bernard à Arras, souligne l'importance de l'hommage qui lui est rendu dans tous les établissements scolaires.

Un hommage "très important" pour la mémoire de Dominique Bernard et "ceux qui sont capables de se sacrifier pour la cause de l’enseignement". C'est ce qu'attend l'un des collègues de l'enseignant tué vendredi à Arras, par un ancien élève fiché S originaire de Russie, le professeur de philosophie Martin Doussau. "C’est très important pour la mémoire de Dominique et pour repenser à ceux qui ont eu le courage de s’engager, explique-t-il dans Apolline Matin ce lundi sur RMC et RMC Story. Je ne fais pas tellement partie de ceux qui ont pu faire face. Donc c’est pour faire hommage à ceux qui sont capables de se sacrifier pour la cause de l’enseignement, pour protéger ceux qui doivent être protégés."

"Pardon Jacques"

Martin Doussau a assisté à la scène, au drame, mais n'a pas pu intervenir. Sur RMC, il "demande pardon" à l'agent qui a été gravement blessé par Mohammed Mogouchkov." En ce qui me concerne, j’ai vu la violence commise contre Jacques (l’agent blessé, NDLR) à dix mètres, je n’ai pas pu ressortir de l’endroit où j’étais. C’est terrible de voir quelqu’un se faire agresser, à quelques mètres de soi. Il était blessé, son bras était couvert de sang. Je lui demande pardon d’ailleurs, pardon Jacques. C’est terrible de repenser à ces images d’impuissance. Il est dans un état très grave."

Témoin RMC : Martin Doussau - 16/10
Témoin RMC : Martin Doussau - 16/10
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>> EN DIRECT Toutes les infos sur les hommages à Dominique Bernard, l'enseignant tué à Arras

"On se pose beaucoup de questions, forcément"

Trois jours après les faits, ce prof de philo n'aura "pas la peur au ventre" ce lundi au moment de franchir à nouveau les portes du lycée Gambetta d'Arras. "On va se retrouver entre collègues, ce sera une très bonne chose de pouvoir se parler, presque de s’embrasser, de se jeter dans les bras les uns, les autres, et de s’encourager pour repartir, d’échanger, d’essayer de démêler certaines questions", explique-t-il.

"On se pose beaucoup de questions, forcément, ajoute Martin Doussau. Elles sont relatives aux causes profondes de cette violence qui se retourne contre nous, à la possibilité de l’atténuer ou de l’empêcher. (…) Je ne dis pas que Dominique (Bernard) et tous les collègues qui ont travaillé auprès de Mohammed Mogouchkov ont échoué. Je ne pense pas. Il y a quelque chose qui avait été construit avec lui et qui d’ailleurs commençait à donner des fruits, et qui a été déconstruit. C’est ce qui pose question. Qu’est-ce qui fait que quelqu’un qui avait commencé à grandir et à se comporter de manière tout à faire normale se retrouve dans ce gouffre?"

LP