Avortement, homosexualité… Les dérives révélées par le rapport sur l’école Stanislas

Un rapport qui était très attendu sur l’école Stanislas. C’est le fameux établissement catholique du 6e arrondissement de Paris où la ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castera, a scolarisé ses trois enfants. Ce qui est son droit le plus strict.
En février dernier, le ministre Pap Ndiaye avait saisi l’inspection générale de l’éducation à la suite d'un article de Mediapart qui dénonçait du sexisme et des discours homophobes ou hostiles à l’avortement au sein de Stanislas.
Cette enquête administrative a été achevée l’été dernier, les inspecteurs ont interrogé plus de 100 personnes et rendu leur rapport. Seulement, ce rapport était inaccessible jusqu’à présent. Le ministère de l’Education refusait de le communiquer. Vendredi dernier encore, Amélie Oudéa-Castera affirmait qu’il n'était pas sur son bureau. Et finalement, Mediapart a fini par se le procurer et l’a publié ce mardi.
Qu’est-ce qu’on apprend? Qu’il y a effectivement un souci, parce que les cours de catéchisme sont obligatoires de la maternelle jusqu’aux classes préparatoires, en passant par le collège et le lycée. Or, dans les écoles privées sous contrat avec l'État, ces cours d’éducation religieuse doivent être facultatifs.
Que va faire Amélie Oudéa-Castera?
Le rapport de l’Education nationale dénonce aussi ce qui est enseigné lors de cette heure de catéchisme hebdomadaire obligatoire. Par exemple, que l’avortement c’est “tuer volontairement une personne innocente”, que les élèves non baptisés risquent d’aller en enfer, que l’homosexualité est une maladie qui vient souvent du fait que maman a trompé papa lorsqu’elle était enceinte, qu’il y a au Canada des établissements qui soignent l’homosexualité…
Le rapport souligne aussi qu’en dehors du catéchisme, les programmes officiels ne sont pas respectés, par exemple en matière de “sciences de la vie” ou d'éducation sexuelle. Et enfin, ce rapport met en cause les encadrants, que l’on appelle les préfets pour leurs méthodes parfois autoritaires voire brutales.
Mais les inspecteurs soulignent aussi que tous les parents qu’ils ont interrogés se disent favorables à cet encadrement très strict. C’est même pour cela qu’ils viennent.
Le lycée Stanislas est généralement classé comme le troisième meilleur de Paris, derrière les lycées publics Louis-le-Grand et Henri IV. Amélie Oudéa-Castera va maintenant devoir décider ce qu’elle fait de ce rapport…