Bac: privés de cours de philo pendant 4 mois, des lycéens tentent de faire annuler leur épreuve
A un mois et demi du début des épreuves du baccalauréat, certains pensent déjà aux révisions. Mais pour d’autres, le programme est encore (très) loin d’être terminé. C’est le cas pour une classe de terminale technologique du lycée de La-Ferté-Sous-Jouarre, en Seine-et-Marne, privée de cours de philosophie pendant quatre mois, entre novembre et début mars à cause d’un professeur en arrêt maladie et impossible à remplacer. Inquiets, les élèves demandent l'annulation de l'épreuve au bac.
"On ne part pas avec les mêmes chances que les autres"
"Je suis très inquiète, j’ai peur qu’ils aient 0. Je ne vois pas comment on pourrait leur demander d’aller à une épreuve au même titre que ceux qui ont eu cours tout au long de l’année. Ils ne partent pas sur le même pied d’égalité. Le programme n’est pas bouclé et même loin d’être bouclé", raconte Marie-Véronique, une mère d’élève, au micro de RMC.
Elle a lancé une pétition pour demander l’annulation de l’épreuve, ou pour que tous les élèves aient automatiquement la moyenne. Sur les huit thèmes au programme de philosophie, seuls deux ont été abordés par cette classe.
Les lycéens ont peur de la page blanche et tentent de rattraper leur retard comme ils le peuvent. "Je dois lire le cours moi-même. Sauf que ça ne remplacera jamais un prof. Quand on a une question, on ne peut pas avoir de réponse. Les livres de philo, on n’a pas tous les moyens d’en acheter à l'extérieur. Moi j’aimerais bien avoir une mention, mais je me dis que je peux la rater à cause de ce manque de professeur. Je pense à des élèves de ma classe qui, à cause du Covid, ont déjà beaucoup de mal, je n’ai pas envie qu’ils aient un 0. En fait, on ne part pas avec les mêmes chances que les autres", déplore Safia.
Le rectorat n'exclut pas de remonter les notes
En réalité, le ministère de l’Education nationale indique que l’épreuve ne peut pas être annulée, par souci d’égalité avec les autres candidats. De son côté, le rectorat, qui n’avait jamais pris le temps de répondre aux parents d’élèves, tente de rassurer. Il affirme que le professeur remplaçant, arrivé début mars, fait en sorte que les lycéens soient bien prêts pour le bac.
Le rectorat s’engage malgré tout à "prendre en compte" cette “situation particulière”, au moment de la correction des copies et de l'harmonisation des notes. Si elles sont vraiment trop basses par rapport à la moyenne nationale ou la moyenne académique, le rectorat n'exclut pas de les remonter un peu. Résultats le 5 juillet.