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Éducation

Bétharram: la commission d'enquête charge l'Etat et Bayrou et liste 50 mesures contre les violences à l'école

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La commission parlementaire Vannier-Spillebout sur les violences à l'école, créée dans la foulée du scandale de Bétharram, a rendu ses conclusions ce mercredi. À l'issue de trois mois d'enquête qui ont notamment bousculé le Premier ministre, François Bayrou, elle va lister 50 mesures contre les violences en milieu scolaire.

Le rapport de la commission d’enquête parlementaire qui fait suite à l’affaire Bétharram a été rendu public ce mercredi matin. 80 collectifs de victimes ont été entendus, mais aussi le Premier ministre François Bayrou, l’enseignement privé et plusieurs anciens ministres de l’Éducation. Au total, 50 mesures ont été présenté dans les 330 pages du rapport qui pointe "la persistance de violences multiformes dans tous les types d'établissements scolaires" et un "Etat défaillant".

"Trois mois d'enquête. Des auditions. Des déplacements. Des témoignages bouleversants (...) Nous avons vu les failles. Les silences. L'inaction. Ce travail, je veux vous le partager. Parce qu'il est né du courage de celles et ceux qui ont osé parler", a commenté la corapporteure Violette Spillebout sur le réseau social X.

Et de ce rapport sur les violences dans les établissements scolaires, personne ne sort indemne. Il dénonce tout d’abord un aveuglement des juges, le manque de courage des ministres de l'Éducation, des parents d’élèves qui veulent de l’autorité et des établissements privés qui tiennent à leur réputation.

Le tournant politique de l'affaire Bétharram a culminé mi-mai avec une audition marathon du Premier ministre et une passe d'armes tendue avec Paul Vannier, corapporteur, convaincu que le Premier ministre a menti sur ce qu'il savait de l'affaire.

Il l'accuse de parjure et de "défaut d'action" tout comme deux autres responsables, notamment la directrice de la direction des affaires scolaires du ministère (Dgesco), Caroline Pascal, à propos de l'établissement privé parisien Stanislas et d'accusation d'homophobie, sexisme et racisme.

Apolline matin, la suite : Le journal de 08h30 - 02/07
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"Une culture de l'omerta" dans l'enseignement privé

La liste est longue des responsables dénoncés dans ce rapport qui pose un diagnostic. Celui de violences institutionnalisées contre les enfants dans les établissements scolaires. Et on ne parle pas seulement de l’époque Bétharram. Le rapport liste une série de faits récents, même s’ils ne sont plus massifs, de violences contre des élèves.

Dans l’enseignement privé, le rapport dénonce une "culture de l’omerta" et dans les établissements publics, il reproche aux rectorats de tarder encore trop souvent à suspendre ou à sanctionner un personnel de l’éducation.

Le rapport liste 50 recommandations: le contrôle des établissements privés tous les cinq ans, lever le secret de la confession lorsqu’il concerne des violences sur les moins de 15 ans, la mise en place d’une plateforme destiné à tout lanceur d’alerte dans l’éducation, mais aussi reconnaitre la responsabilité de l’Etat qui a permis la perpétuation de ces violences sur des enfants.

La commission d'enquête parlementaire propose aussi de créer "un fonds d'indemnisation et d'accompagnement" des victimes, dans son rapport publié mercredi.

Bérengère Bocquillon avec Guillaume Descours (Avec AFP)