"Un prof qui vrille complètement": au lycée Stanislas, des épisodes troublants mais des cas isolés

La nouvelle ministre de l'Éducation se dessaisit du rapport sur l'établissement privé catholique Stanislas, où sont scolarisés ses enfants. Amélie Oudéa-Castéra a demandé à "se déporter des actes relatifs" à cette école parisienne, accusée de "dérives" dans un rapport de l'Éducation nationale de l'été dernier publié mardi par Mediapart.
On y apprend notamment que les cours de catéchisme y sont obligatoires, ce qui est contraire à la loi. Le rapport pointe également des dérives autoritaires, sexistes et homophobes. Le collège estime que ces situations avaient été "traitées avant la mission d'enquête". La direction parle également de cas isolés.
Mais certains élèves décrivent des épisodes troublants. Comme Caroline, qui a assisté à un cours d'instruction religieuse dans la chapelle. Tout à coup, son professeur, dit-elle, "vrille complètement". “Il a dit que les personnes homosexuelles devaient aller au Canada pour se faire soigner en disant que c’était lié à la période où la mère était enceinte. Si elle se faisait tromper, l’enfant ressentirait ça et il serait homosexuel après”, raconte-t-elle.
"Un travail pour améliorer, corriger ce qui devait l’être"
C'était un cas isolé, assurent les élèves. Ils confirment et défendent l'intérêt des cours de catéchisme obligatoires. Mais cela est illégal pour un établissement privé sous contrat.
“Si on ne va pas à ces cours, c’est comme si on avait séché. Donc sécher un cours de maths, on est sanctionné, et pour un cours d’instruction religieuse, c’était pareil”, assure une élève. “Ce n’est pas une tentative de conversion des élèves. Ça reste de la culture générale sur la religion catholique, sur la foi”, affirme un autre.
Mais les manquements, les dérives à Stanislas, c'est déjà de l'histoire ancienne d'après certains professeurs, comme Delphine Meunier.
“L’actuelle direction mène un travail pour améliorer, corriger ce qui devait l’être. Lorsque certaines choses ont dû être condamnées, elles l’ont été, je crois”, indique-t-elle.
Et comme la majorité des élèves, elle estime que le rapport a été en partie déformé.