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"On sent de la suspicion": après Bétharram, tension autour des contrôles renforcés des écoles privées

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Déclenchés après l’affaire Betharram, les contrôles renforcés dans les établissements privés sous contrat suscitent tensions et incompréhensions. Certains dénoncent un climat de suspicion inédit.

Le rapport parlementaire sur les violences dans les établissements scolaires qui fait suite à l’affaire Betharram doit sortir mercredi. Une affaire qui a aussi poussé Elisabeth Borne à annoncer en début d’année le contrôle de 40% des établissements privé sous contrat d’ici deux ans. Mais pour certains établissements privés, ces contrôles ne se passent pas sans certaines tensions.

Il y a 15 jours par exemple, un collège privé de Boulogne-Sur-Mer a eu la surprise de voir débarquer dix inspecteurs de l’Éducation nationale, à 8h du matin. “On n’a rien à cacher, raconte le directeur diocésain du Pas-de-Calais, mais c’est quand même un stress pour le chef d’établissement.”

“On sent de la suspicion”

Dans le Pas-de-Calais, depuis le mois de mars, il y a eu 12 contrôles d’établissement privés, contre zéro l’an dernier. Même chiffres dans les différentes académies contactées par RMC. Des contrôles dans lesquels “on sent de la suspicion”. “Pourtant, nous avons toujours travaillé avec les rectorats en bonne intelligence”, raconte un directeur diocésain.

Dans l’académie de Reims, lorsqu’un établissement privé est contrôlé, un mail est envoyé à tous les élèves, leurs parents et au personnel qui voudrait faire un signalement, avec garanti d’anonymat.

Les indiscrets : Les contrôles des établissements privés se multiplient depuis l'affaire Bétharram - 01/07
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Alors que dans l’académie d’Amiens, les rapports d’inspections stipulent que les cours de culture religieuse ne doivent pas être obligatoires. “Il y a des crèches dans nos écoles, et il ne faudrait pas expliquer ce qu’elles représentent à nos élèves, c’est ridicule”, explique un membre de l’enseignement catholique. “Un inspecteur a même fait des remarques sur les crucifix dans les classes”.

Ces contrôles, c’est un vrai changement de culture pour le privé: "On va s’y faire, répète un directeur, mais je peux vous dire que si les chefs d’établissements du public étaient traités de la même manière, ils seraient déjà en grève.”

Elisabeth Borne a déclaré en mai que 1.000 établissements privés sous contrat allaient être inspecté en 2025. 20% des inspections se font avec des inspecteurs sur place. 80% se font à distance, sur documents (trésorerie, emplois du temps, etc).

Bérengère Bocquillon