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"Ce ne sont que quelques flocons de chantilly": un prof qui a visé Jean-Michel Blanquer s’explique

Dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, l’un des deux profs qui ont aspergé de chantilly Jean-Michel Blanquer à Montargis (Loiret) s’est expliqué sur ce geste.

Un ancien ministre de l’Education nationale aspergé à la chantilly par deux professeurs. La scène s’est produite samedi dernier à Montargis, où Jean-Michel Blanquer est candidat aux élections législatives dans la 4e circonscription du Loiret (*). Le procureur de la République de Montargis a annoncé l’ouverture d’une enquête de flagrance pour "violences volontaires aggravées" et les deux protagonistes, qui avaient été placés en garde à vue samedi, comparaîtront le 4 juillet devant la justice.

Dans "Apolline Matin" ce mercredi sur RMC et RMC Story, Christophe, l’un des deux profs, a expliqué cette action, ne la regrettant pas. "On est confronté à d’autres formes de violence avec les élèves. C’est parfois des agressions, des insultes. Il y a d’autres choses qu’un petit peu de chantilly. Bien sûr, l’idée n’est pas de légitimer cet acte. Un peu de chantilly, ce n’était pas le but du jeu. C’était pour alerter par rapport à des problèmes qu’on rencontre dans l’Education nationale", indique ce prof de technologie dans un collège du Loiret.

"Le but du jeu n’était pas que ce soit agréable, certes, mais c’était aussi une façon de rappeler au citoyen Jean-Michel Blanquer ce que nous vivons en tant qu’enseignants, ajoute-t-il. Qu’est-ce qu’il faut regretter ? Cette violence que nous vivons au jour le jour... Il n’y a pas que nous, les enseignants, mais aussi les personnels de santé, les enfants…"

"On a révélé un vrai mal-être"

Pour cet enseignant, "ce ne sont que quelques flocons de chantilly sur la casquette d’un citoyen candidat". "Vous ne pensez pas que c’est excessif d’utiliser le terme violence pour un peu de mousse sur la casquette d’un citoyen candidat ? C’était pour qu’on puisse parler de l’Education nationale et des souffrances que vivent les professeurs au jour le jour", explique Christophe, qui assure respecter la démocratie.

"Bien sûr, nous croyons en la démocratie, nous sommes des acteurs de la République. Vous savez qu’il y en a quand même 12% d’élèves qui sont illettrés, qui vont rentrer en 6e, et c’est peut-être un vrai souci. Est-ce que c’est la démocratie cette formation qu’on propose à de futurs citoyens ? Il faut bien sûr aller voter, c’est un acte important. On voit qu’il y a de moins en moins de gens qui vont voter. Il faudrait que nos politiques prennent ça en compte. Pourquoi les gens ne se déplacent plus ? Est-ce qu’ils n’y croient plus ?"

Et en attendant le verdict de la justice le mois prochain, les deux profs assurent être très soutenus. "Ça a permis de reparler de l’Education nationale depuis quelques jours, se félicite Christophe. Et les enseignants s’expriment. On a beaucoup de soutien. On a révélé un vrai mal-être. On voit le délabrement de l’hôpital, des Ehpad, de la justice, de l’Education nationale… Ça a peut-être donné une voix à des enseignants qui souffrent."

(*) Tous les candidats de la 4e circonscription du Loiret :
M. Alexandre CUIGNACHE - (Reconquête !), M. Ariel LÉVY - (Les Républicains), M. Bruno NOTTIN - (Parti communiste français), M. Jean-Michel BLANQUER - (Ensemble !), M. Olivier ROHAUT - (Divers), M. Philippe MOREAU - (Divers droite), M. Romain D'ISOARD DE CHENERILLES - (Écologistes), M. Thomas MÉNAGÉ - (Rassemblement National), Mme Dominique CLERGUE - (Divers extrême gauche), Mme Sylvie LECHEVALIER - (Droite souverainiste)

LP