Comment parler de l'assassinat de Samuel Paty aux enfants?
La rentrée des vacances de la Toussaint est dans une semaine, mais elle est déjà dans les têtes des enseignants. Inquiétude, appréhension, doutes, questionnements: comment aborder avec les élèves l'attentat de Conflans Saint-Honorine ?
Les jours passent, mais Claire n'arrive pas à décrocher. “Ce ne sont pas du tout des vacances comme les autres, tout le monde y pense”, explique-t-elle.
Depuis une semaine, cette professeure d'histoire-géo à Dieppe ressent le besoin d'être sans cesse en contact avec ses collègues.
“On s’écrit beaucoup, on discute, on essaye de voir ce qu’on peut faire à la rentrée. On se dit qu’il faut faire quelque chose de particulier. L’émotion est très forte”, assure-t-elle.
Faire quelque chose, mais quoi? Le ministère de l'Éducation nationale propose d'organiser lundi prochain un temps de recueillement tous ensemble dans la cour, mais aussi un échange en classe, pour parler de ce qui s'est passé et réaffirmer les principes de l'école. Pas franchement de quoi rassurer Lucie, professeurs de lettres dans la Sarthe.
“C’est impossible d’avoir un discours type. Donc on pourra nous donner toute forme de clés possibles, ils ne se rendent pas compte de ce que c’est qu’un groupe de 30 élèves qui pourraient être choqués par les images de Charlie”, indique-t-elle.
Lucie le reconnaît. Elle n'a pour l'heure aucune idée de ce qu'elle dira à ses classes lundi prochain. Mais elle sait déjà qu'elle dormira très mal, la veille de la rentrée.