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De l'argent pour les étudiants: ce que pensent des jeunes des promesses des candidats

Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Fabien Roussel, Valérie Pécresse... Autant de candidats qui veulent donner de l'argent aux jeunes. Des mesures qui bien sûr seraient très bien accueillies par les étudiants, mais la France a-t-elle les moyens de financer ces aides?

"Revenu étudiant", "droit de vote à 16 ans", "banque des jeunes"... Les candidats à la présidentielle dévoilent leurs mesures pour les jeunes. Et pour tous, le mot d'ordre est l'argent.

Anne Hidalgo propose par exemple 5.000 euros pour tous les jeunes, pour construire leur projet professionnel, quelle que soit leur origine sociale. Yannick Jadot, lui, offrirait lui un revenu citoyen de 660 euros par mois. Fabien Roussel propose la création d'un revenu étudiant minimum de 850 euros. Enfin, Valérie Pécresse préfère, elle, un "revenu jeunes actifs" jusqu'à 670 euros pour ceux qui s'engageront dans une formation qualifiante.

Depuis trois ans qu'elle est à l'université, Nouha est obligée de travailler, comme serveuse, 24h par semaine. Un petit boulot qui a évidemment des conséquences sur ses études.

“Je travaille chaque jeudi, un vendredi sur deux et le samedi. Je termine tard, donc quand je rentre à la maison, je suis fatiguée, je dois faire mes devoirs avant d’aller travailler le lendemain. Mais bon, je n’ai pas trop le choix”, indique-t-elle.

Alors quand on lui parle des propositions des candidats de gauche d'offrir un revenu minimum aux étudiants, on devine un grand sourire derrière son masque. “Je serais contente parce que ça m’éviterait de travailler autant. Et donc j’aurais plus de temps libre pour mieux réviser et avoir une vie sociale. Pour profiter de ma jeunesse, c’est bien aussi”, appuie-t-elle.

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Cibler les étudiants en difficultés financières?

Même enthousiasme chez Léon, à l'évocation des 850 euros de revenu étudiant proposés par le communiste Fabien Roussel.

“C’est à peu près le triple de ce que j’ai actuellement par mois donc je ne sais pas du tout comment je dépenserais cet argent. J’aurais presque trop de sous. Mais du coup, ça me permettrait peut-être d’économiser, d’avoir mon propre logement, et d’avoir d’autres projets à côté qui me tiennent à cœur”, précise-t-il.

Mais toutes les générations ne sont pas de cet avis. Cécile a 56 ans et elle ne conçoit pas qu'on puisse verser aux jeunes un revenu minimum. “Donner de l’argent à des étudiants en échange de rien, ce n’est pas forcément leur donner une très bonne habitude. Je pense que c’est purement démagogique et que la France n’a pas les moyens de payer ça de toute façon”, assure-t-elle.

Pas les moyens, et c'est bien pour cette raison qu'il faut cibler les destinataires de ces aides. C'est ce que pense le sociologue Olivier Galland.

“Il y a environ 10% des étudiants environ qui connaissent de grandes difficultés financières. Il faudrait concentrer les aides sur ces étudiants plutôt que d’éparpiller, de saupoudrer les aides sur une population très large”, estime-t-il.

Il estime d'ailleurs que la priorité des candidats devrait être de diminuer l'échec scolaire et d'encourager la formation des jeunes. 

Anne-Lyvia Tollinchi et Marie Regnier avec Guillaume Descours