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La région Pays-de-la-Loire veut offrir 200 euros à tous les étudiants qui travaillent en parallèle de leurs études

La présidente LR de la région Pays-de-la-Loire veut offrir 200 euros par an à tous les étudiants qui travaillent au moins deux mois dans l'année. Pour l'Unef, cette mesure risque d'encourager certains à sacrifier leur année.

"Réhabiliter le goût du travail, du mérite et de l'effort", c’est l’objectif de la prime de 200 euros offerte à tous les étudiants des Pays-de-la-Loire qui travaillent. La présidente de la région Pays-de-la-Loire Christelle Morançais (LR), à l’origine de cette "prim’o job", entend faite bénéficier de cette prime tous les étudiants qui travaillent plus de deux mois sur leur année universitaire, soit environ deux jeunes sur dix dans la région.

"Les chefs d'entreprise me font part de leurs difficultés à recruter, quelle que soit la taille de l'entreprise et le secteur d'activité", justifie ce jeudi sur RMC Christelle Morançais. En conséquence, la région a décidé de la mise en place de cette prime, parmi "5 mesures coups de poing", pour accompagner les entreprises. 

Sur le campus de Nantes, l'idée séduit les principaux intéressés: "Cela fait penser à ce qui est fait avec Pôle Emploi. C'est à prendre et à tenter, pourquoi pas", estime Julie une étudiante. "C'est un petit coup de pouce et un pas en avant pour l'aide étudiante surtout après la pandémie", renchérit Romain.

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"50% des étudiants qui travaillent ne finissent pas leurs années"

Un coup de pouce, que d'autres considèrent plutôt comme une aumône: "200 euros par an, ça risque d'être un peu juste, ce n'est pas incitatif", s'inquiète Louis. Pour l'Union nationale des étudiants de France (Unef), cette prime ne réglera pas du tout la précarité. Pire, elle risque d'encourager certains à sacrifier leurs scolarités pour travailler:

"Travailler à coté de ses études ça a toujours été un facteur d’échec. 50% des étudiants qui travaillent ne finissent pas leurs années. Dire 'bravo vous travaillez vous faites du baby-sitting et vous avez 200 euros de plus', c’est inadmissible", tacle de son côté Audrey Pavageau, la présidente de l’Unef de Nantes.

Car 200 euros, soit 17 euros par mois, est-ce assez pour inciter à travailler à côté de ses études? "C'est un encouragement pour la jeunesse et pour préparer l'avenir. C'est vraiment pour les encourager: je défends l'effort, le travail et le mérite, c'est aussi pour encourager tous ces jeunes qui vont travailler au mois de juillet et au mois d'août", défend Christelle Morançais alors que pour profiter de la prime, il faut travailler au moins deux mois. La mesure, qui se veut reconductible chaque année, doit encore être débattue et soumise au vote des élus de la Région dès ce jeudi. 

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Jules Housseau et Guillaume Dussourt