RMC
Éducation

Depuis l'affaire Bétharram, la parole se libère dans les internats et établissements catholiques

placeholder video
La congrégation des pères de Bétharram reconnaît sa responsabilité dans les souffrances des victimes de l'affaire. Les religieux annoncent l'ouverture d'une commission d'enquête indépendante afin d'identifier les causes de ces abus massifs. Dans la lignée de Bétharram, la parole se libère et les affaires similaires se multiplient dans le pays.

La congrégation des pères de Bétharram a reconnu mardi sa "responsabilité" dans le scandale de violences physiques et sexuelles qui touche l'établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques.

"Nous sommes toujours très affectés par ce qui s'est passé (...), par les souffrances de ces enfants qui étaient venus ici pour être protégés, éduqués" a déclaré le prêtre Laurent Bacho dans un entretien.

Dans la lignée de l’affaire Bétharram, la parole se libère à travers le pays sur les internats et les établissements catholiques. De nombreux collectifs sortent de terre pour accueillir les témoignages des anciens élèves. Une demi-douzaine d’établissements sont concernés.

Gilles n’a rien oublié des punitions que lui ont infligées des curés dans les années 70. Il était alors collégien dans un établissement du pays basque.

“Il fallait qu’on soit à genoux devant la porte de leur chambre sur une règle en bois. Et ils nous donnaient un chapitre d’histoire à bosser. Quand on connaissait le chapitre, il fallait frapper à la porte, ils ouvraient et nous faisaient réciter. Il fallait qu’on reste là jusqu’à ce qu’on le connaisse par cœur”, dénonce-t-il.

Plusieurs plaintes déposées dans les prochains jours

Plus grave encore, selon lui, plusieurs personnes dénoncent des agressions sexuelles au sein de son collège. Ces dernières semaines, partout en France, des dizaines d’anciens élèves d’établissements catholiques se manifestent auprès de plusieurs collectifs. Parmi eux Joël, scolarisé au début des années 70 dans un collège catholique de Bretagne.

“Si ce n’était pas une raclée, c’était sur ses genoux et puis des caresses sur les cuisses ou les cheveux”, décrit-il.

Comme lui, des dizaines de victimes espèrent désormais une reconnaissance de la part des diocèses et de l’Etat. “On veut aussi que les délais de prescription soient revus par les autorités, qu’il y ait une action politique et catholique aussi”, appuie-t-il.

Selon nos informations, plusieurs plaintes doivent être déposées dans les prochains jours.

Constance Bostoen avec Guillaume Descours