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Enquête sur Bétharram: "C'est la plus grave affaire pédocriminelle du pays", dénonce l'élu LFI Paul Vannier

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Notre-Dame-de-Bétharram bientôt visé par une enquête administrative. C'est la ministre de l'Éducation qui l'a annoncé jeudi alors que l'établissement catholique est au cœur d'un scandale d'abus sexuels et de violences qui se sont déroulées sur plus d'un demi-siècle. Et si Élisabeth Borne a réclamé cette enquête, c'est parce que la dernière inspection menée à Bétharram le mois dernier a révélé plusieurs manquements.

La ministre de l'Éducation Élisabeth Borne a annoncé jeudi le lancement d'une enquête administrative sur Le Beau Rameau, le nouveau nom de l'établissement catholique privé Notre-Dame-de-Bétharram. 500 élèves sont aujourd'hui scolarisés dans cet établissement des Pyrénées-Atlantiques au cœur d’un scandale d’abus sexuels et de violences qui ont eu lieu entre les années 1950, jusqu’aux années 2010.

Une enquête qui était réclamée depuis plusieurs mois par Paul Vannier, député LFI du Val d’Oise, et co-rapporteur de la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires.

“Je dirais qu’Élisabeth Borne a toujours un train de retard, mais mieux vaut tard que jamais. Enfin, il y a aura l’inspection générale qui ira à Bétharram. mais j'avais demandé de la diligenter il y a deux mois. Donc c’est deux mois de perdus et ce temps de perdu expose les enfants à de potentielles violences. Il faut agir rapidement, et fermement”, indique-t-il ce vendredi matin sur RMC.
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Une demande d’enquête administrative est formulée après la publication du rapport d'une inspection menée dans l'établissement en mars dernier. Plusieurs élèves racontent avoir subi des remarques humiliantes et des moqueries de la part de deux enseignants. Et ce régulièrement. Le rapport relève aussi des interdictions d'aller aux toilettes, des célébrations religieuses obligatoires sur temps scolaires et des lacunes dans les signalements en matière de protection de l'enfance.

"Une libération de la parole en France"

Autre point de vigilance selon les inspecteurs, l'"institutionnalisation de la retenue", avec un nombre de punitions supérieur au nombre d'élèves.

Tous ces points de défaillance feront l'objet d'un contrôle, indique Élisabeth Borne. Certains doivent être corrigés rapidement et pourraient faire l'objet de procédures disciplinaires, prévient la ministre de l'Éducation. Le recteur de Bordeaux, lui, a adressé une dizaine de "mises en demeure" à la direction du Beau Rameau.

Pour Paul Vanier, le lancement de cette enquête marque un vrai tournant.

“En matière d’établissement privé sous contrat, il n’y a pas de contrôle. Le contrôle est absolument défaillant, il est inexistant. À Bétharram, il n’y a pas eu de contrôle pendant 30 ans”, explique-t-il.

Il appelle les victimes à se faire connaître. “On assiste en ce moment à une libération de la parole sur des dizaines d’établissements, des collectifs de victimes qui se constituent, des victimes qui parlent, qui vont en justice et je veux les encourager à le faire. Il faut parler pour identifier les enquêteurs, les faire condamner”, appuie-t-il.

"Bétharram, c'est la plus grande affaire pédo-criminelle de notre pays", conclut le député LFI.

Caroline Renaux avec Guillaume Descours