"Il faut aussi prendre en charge la victime": que reste-t-il à améliorer contre le harcèlement scolaire?

D'après un décret publié jeudi 17 août, un élève responsable de harcèlement scolaire pourra désormais être transféré dans une autre école, évitant d'imposer ce changement à celui qui en est victime. Le texte prévoit également de sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement.
Estimant que la réponse face au harcèlement scolaire doit être "implacable", le nouveau ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal avait déjà évoqué à plusieurs reprises cette mesure, annoncée par son prédécesseur Pap Ndiaye au printemps.
Une mesure bien accueillie...
Cette mesure est globalement bien accueillie par les associations contre le harcèlement.
"On a un million d’élèves victimes chaque année de harcèlement scolaire, soit 1 jeune sur 10. On était jusqu’à présent dans un cadre majoritaire où c’était la victime, les parents de la victime qui retiraient l’enfant de l’établissement et le déplaçaient", explique Hugo Martinez, président d'une association contre le harcèlement scolaire, au micro de RMC.
Si cette solution est "une bonne chose" pour lui, il estime toutefois que ce dispositif "ne fait que déplacer le problème". "Il faut aussi prendre en charge la victime et le/les harceleurs, pour comprendre pourquoi il en arrive jusque-là cet enfant".
... mais des points restent à améliorer
Un avis partagé par les directeurs d'établissements.
“Toutes les mesures qui viseront à renforcer la capacité à prendre en charge, à suivre, voir à sanctionner les auteurs de harcèlement, est forcément vu comme positif de notre côté”, explique Bruno Bobkiewicz, secrétaire général de la SNPDEN (Syndicat National des Personnels de Direction de l'Éducation Nationale).
Pour lui, il reste toutefois des point à améliorer dans le dispositif, comme la capacité “à transmettre correctement les informations". “Là-dessus, il faut admettre que l’on n'est pas très bons", conclut-il.