“Un hommage à sa force”: l’État condamné après le suicide de Thybault, cible de harcèlement scolaire

Karine Duchemin, la mère de Thybault a pris la parole après la condamnation de l'État vendredi dernier, une décision rare. Thybault, jeune garçon de 12 ans, s'est suicidé en novembre 2018 après une année de harcèlement dans son collège de l’Essonne. L'État a été reconnu comme responsable et doit verser 92.000 euros à la famille de Thybault.
Le tribunal administratif de Versailles dans les Yvelines a reconnu la responsabilité de l’État dans la mort du collégien. Il a été harcelé à partir de septembre 2017 et s'est suicidé le 21 novembre 2018 chez lui. Thybault était scolarisé dans un collège de Saint-Germain-lès-Corbeil. Ce mercredi, Karine Duchemin, la mère de ce garçon qui s'est suicidé alors qui n'était qu'en 6e, témoigne auprès de RMC.
"Mon fils n'est plus là"
Des élèves qui baissent son pantalon pendant la récréation, dès sa rentrée en 6ᵉ. Des élèves qui le bousculent violemment alors qu’il est en béquille, provoquant une fracture de ses deux coudes. 20 élèves qui l’encerclent pour le frapper... Les parents de Thybault ont alerté à tous les niveaux, mais le collège n’a pas pris de mesures proportionnées à la gravité des faits, dit le jugement. Les élèves harceleurs n’ont jamais sanctionné.
Cette condamnation de l’État est donc une reconnaissance essentielle pour la maman de Thybault, Karine Duchemin. “Enfin. Cela fait sept ans qu’on essaye de se faire entendre, que Thybault ait été victime de harcèlement. Mais on ne peut pas le prendre comme une victoire non plus, dans le sens ou mon fils n’est plus là”, explique la mère endeuillée.
“On le prend davantage comme un hommage pour son combat, car il a été vaillant et il n’a pas cessé de dire ce qu’il subissait à des adultes qui n’ont pas entendu. C'est un hommage à sa ténacité, à sa force”, conclut-elle, la voix coupée par des sanglots.
Après le suicide de son fils, Karine Duchemin a lancé l’association “Élève ta voix!” qui lutte contre le harcèlement scolaire.