Uniforme à l'école: "C'est un gadget de notre pays soviétisé", tacle Charles Consigny

Depuis la rentrée de septembre 2024, cinq écoles de la ville de Reims participent à l'expérimentation sur l'uniforme à l'école lancée par Gabriel Attal, pour 2 ans. L'objectif est notamment de lutter contre le harcèlement scolaire et l'exclusion sociale en attribuant une tenue identique à tous les élèves.
Mais l'expérience pourrait tourner court. Après plus de huit mois d'expérimentation, Isabelle Duyme la présidente de la FCPE de Reims (Fédération nationale des conseils des parents d'élèves) principal syndicat des parents d'élèves, dénonce, sur RMC et RMC Story, le "manque d'un vrai cadre pour juger de manière objective" l'impact de cette mesure. "On se base sur des on-dit."
"L'État n'a fourni aucune grille d'évaluation de cette expérimentation pour avoir quelque chose d'uniforme entre les différentes villes qui ont participé", souligne-t-elle.
Isabelle Duyme soulève "un problème de coût" et estime que généraliser l'uniforme est "quasiment impossible" dans le "contexte actuel où les collectivités ont peu de finances." La mairie de Reims a indiqué qu'elle avait déjà dépensé 140.000 euros pour les tenues des élèves de ces cinq établissements scolaires.
Vraiment efficace contre le harcèlement?
Certains estiment que le coût de cet uniforme devrait être assuré par les parents. Mais ces derniers refusent en majorité. "L'uniforme c'est un gadget et dans notre pays soviétisé, les gens ne sont pas foutus de sortir 2 euros pour le tee-shirt de leur gamin, alors qu'ils paient leur abonnement Netflix", tacle Charles Consigny sur le plateau des Grandes Gueules.
Professeur d'histoire-géographie, Barbara Lefebvre regrette que de l'argent public soit "dévoyé" pour financer "des petits gadgets". D'autant plus que la chroniqueuse des GG observe que le harcèlement ne faiblit pas en imposant l'uniforme: "Au Royaume-Uni, ils portent l'uniforme. Est-ce que ça empêche le harcèlement ? Non. La violence dans les écoles ? Non." La présidente de la FCPE de Reims Isabelle Duyme la rejoint sur ce point et désigne l'uniforme comme "quelque chose qui apporte très peu d'améliorations en termes de harcèlement".
Pour Charles Consigny, qui ne "s'étonne pas que ça ne prenne pas, ce "gadget" n'est pas "le vrai sujet". "Beaucoup d'enfants n'arrivent pas à apprendre à lire, à écrire, à compter, décrochent scolairement", souligne le sociétaire des GG. Tout comme Isabelle Duyme qui liste plusieurs sujets plus "urgents", à commencer par le manque de professeurs.