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Éducation

Harcèlement scolaire: appels au 3018, cellules d'écoute... comment la lutte s'intensifie

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La journée de lutte contre le harcèlement scolaire, c'est ce jeudi. Un questionnaire sera remis aux élèves, du CE2 à la terminale, afin d'évaluer de potentielles victimes. L'occasion aussi de sensibiliser et rappeler aux professionnels de l'éducation, aux parents, mais aussi aux élèves, l'importance de la prévention face à ce fléau.

A l'occasion de la journée de lutte contre le harcèlement scolaire, des millions d’élèves du CE2 à la terminale vont remplir un questionnaire anonyme en classe, ce jeudi, ou dans les jours à venir. Et dans quasiment tous les établissements scolaires, une équipe de cinq personnes formées contre le harcèlement scolaire constitue une sorte de cellule d’écoute, à laquelle s'ajoutent 80.000 élèves ambassadeurs. “On est très vigilants dès qu’on est saisi d’un cas”, assure une proviseure.

Pour lutter contre ce phénomène, de nombreuses choses ont été mises en place ces dernières années: une journée spéciale, un prix, un questionnaire, un numéro unique (le 3018). Et puis, dès l’école primaire, des cours d’empathie qui doivent être généralisés cette année, mais dont la mise en place dépend beaucoup pour le moment de la motivation du chef d’établissement.

“De plus en plus de parents nous appellent, dès qu’il y a suspicion”, confient plusieurs chefs d’établissements. L’un d'entre eux ajoute: “Il faudrait aussi que les parents interdisent les réseaux sociaux à leurs enfants le soir dans leur chambre, car ça n’est pas non plus à l’Education nationale de tout régler”.

Une meilleure prise en charge des dossiers de harcèlement

Depuis près d'un an, un numéro permet également d'appeler en cas de harcèlement à l'école: le 3018. Il est gratuit, anonyme et confidentiel. Selon les estimations, 150.000 personnes devraient le solliciter cette année, un chiffre en forte hausse.

Les équipes s'activent sept jours sur jours et constatent une amélioration dans la prise en charge des victimes de harcèlement.

Ils sont une vingtaine d'écoutants, des juristes, des psychologues, à se relayer de 9h à 23h. Et ils reçoivent près de 400 appels par jour, majoritairement pour du harcèlement scolaire. En plus d'écouter et conseiller les appelants, le 3018 peut de son côté faire des signalements aux réseaux sociaux et au ministère. Le ministère, dont la prise en charge des victimes qui s'ensuit s'améliore, constate Samuel Comblez, le directeur de l'association.

“Aujourd’hui, quand un signalement est transmis par le 3018, il y a vraiment une considération de ce signalement. Dans les 48 heures, la famille est contactée justement pour prendre en charge la situation, contacter les établissements scolaires”, détaille-t-il.

Mais il reste des progrès à faire, nuance-t-il. Par manque de moyens, près de 50% des sollicitations ne peuvent pas être traitées.

Bérengère Bocquillon et Solène Gardré avec Guillaume Descours