"J’ai peur d’avoir un diplôme en carton": des étudiants s'inquiètent des blocages des universités

Rennes, Lyon, Grenoble, Dijon, Paris... Plusieurs universités ont été bloquées ce mardi par des centaines d'étudiants mobilisés pour la cause palestinienne. Campus inaccessible, partiels annulés, cours déplacés en visio... Les étudiants n'ont pas toujours été prévenus de ces désagréments.
Ces protestations continuent malgré l'évacuation de plusieurs centaines d'étudiants du site de Tolbiac de l'université Paris 1-Panthéon Sorbonne. L'intervention policière à la Sorbonne a d'ailleurs été dénoncée par les syndicats de l'enseignement supérieur et la Ligue des droits de l'Homme.
À Paris et à Rennes par exemple, des étudiants sont lassés de ces mobilisations à répétition. C'est dans un parc ou au café qu'ils ont passé leur après-midi. “C’est vrai que cette semaine, on est en période de partiels donc ça en décale certains”, dénonce une étudiante.
Chaque jour, Misha met une heure pour venir à sa fac. “Je suis venue pour rien parce qu’aujourd’hui, je n’ai pas cours”, souffle-t-elle. Même si elle se montre compréhensive avec les blocages, ils interviennent au mauvais moment.
“Ça ne nous aide pas pour la fin d’année. Du coup, on rate des cours, on a des TD qui sautent… A deux semaines des partiels, c’est un peu tendu”, confie-t-elle.
Des blocages inutiles?
Camille, elle, a attendu plus de trois heures sans pouvoir rentrer dans sa fac. Des cours qu'elle ne pourra pas rattraper. “C’est un peu agaçant de venir et de ne pas pouvoir entrer à la fac. J’ai peur d’avoir un diplôme en carton à la fin. On ne sait pas s’ils sauront qu’on n’a pas eu tous ces cours-là”, dénonce-t-elle. Et l'étudiante ne comprend pas vraiment l'intérêt de ces blocages.
“Est-ce que bloquer les lieux d’éducation, ça sert à grand-chose? Ça nous empêche juste d’étudier. Autant le faire à d’autres endroits où ça aura plus d’impact. Le gouvernement, qu’est-ce qu’il en a à faire que la Sorbonne soit bloquée? Je ne vois pas trop ce que ça peut lui importer”, déplore-t-elle.
En attendant, les étudiants qui soutiennent la Palestine rejoindront ce mercredi les cortèges du 1er mai pour continuer de se faire entendre.