Rentrée scolaire: "De nombreux enseignants se contentent de garder les enfants", tacle une prof

L'école française se détériore. En ce jour de rentrée scolaire, c'est le constat que fait Lisa Kamen-Hirsig, professeur des écoles depuis 20 ans, auteure de "La grande garderie". "Il y a une dérive, on est très nombreux à ne pas appliquer les programmes et à résister mais de nombreux enseignants se contentent de garder les enfants", assure-t-elle ce lundi sur RMC et BFMTV.
Aujourd'hui institutrice dans une classe de CM2 d'une école privée, l'auteure de plusieurs tribunes avec le maire LR de Cannes David Lisnard déplore un enseignement loin des savoirs. "On les encourage à faire des recherches sur internet, à travailler en groupe, mais c'est le rôle de l'enseignant de donner les stratégies d'apprentissage et délivrer le savoir", déplore Lisa Kamen-Hirsig.
"Comment peut-on vouloir remettre les fondamentaux au cœur du système mais faire apprendre aux enfants à trier les déchets et apprendre le nombre d'éoliennes dans le parc français? Si on leur enseigne à trier les déchets pendant 30 minutes, c'est 30 minutes en moins à apprendre les fleuves", tacle l'enseignante.
"La politique est rentrée dans les classes depuis très longtemps"
"L'Éducation nationale se veut républicaine mais elle est de gauche. Elle est égalitariste, on considère les enfants comme victimes d'un système. La politique est rentrée dans les classes depuis très longtemps. L'école française est un instrument de fabrication du républicain, l'école est là pour fabriquer de petits républicains", assure Lisa Kamen-Hirsig.
Elle l'assure, elle n'a pourtant "rien contre la République" et est "ravie de pouvoir voter et vivre en démocratie". "Mais avant d'enseigner aux enfants que la République est l'alpha et l'oméga de la vie, il faut enseigner aux enfants les mathématiques, la grammaire et leur propre langue", appelle la professeur.
"Nivellement par le bas"
L'enseignante reproche à l'Éducation nationale d'avoir mis en avant l'éducation sexuelle, l'écologie et le numérique, au détriment de savoir fondamentaux. Elle en veut pour preuve l'éducation sexuelle dès le CP. "Ces séances d'éducation à l'affectivité ou au respect de l'autre sont souvent faites par des associations militantes LGBT avec des idées tendancieuses", assure Lisa Kamen-Hirsig, évoquant des discours liés à l'identité de genre.
"Depuis la réforme du bac de Jean-Michel Blanquer et le contrôle continu, il y a une pression sur les notes", explique dans "Les Grandes Gueules", Julia, prof d'histoire-géographie dans l'Oise. "Il y a un nivellement par le bas parce qu'on achète la paix sociale", déplore-t-elle.
Plus de 12 millions d'élèves sont attendus ce lundi sur le chemin de l'école, tout comme 850.000 profs et enseignants.