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Éducation

Rentrée scolaire: pourquoi les enseignants s'inquiètent du nouveau système de remplacement

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C'était une volonté d'Emmanuel Macron. Des professeurs absents pour moins de 15 jours pourront être remplacés "du jour au lendemain" à partir de la rentrée. Des remplacements systématiques seront mieux rémunérés.

C'est le jour J pour les enseignants. Alors que les élèves débarqueront dans les classes lundi matin, la pré-rentrée de leurs professeurs a lieu ce vendredi. Et l'un des sujets qui risque de faire parler dans les salles de classe, c'est le "pacte". La mise en place d'un nouveau système de remplacements des enseignants pour les courtes périodes, de moins de 15 jours.

C'était une promesse d'Emmanuel Macron. Un enseignant absent remplacé "du jour au lendemain". Un remplacement "systématique" contre une meilleure rémunération. Pour les enseignants qui signeront le pacte, le remplacement au pied levé d'un collègue sera rémunéré à hauteur de 1.250 euros brut par an, pour 18 heures par an, soit 69 euros brut de l'heure, contre 45 euros aujourd'hui.

Ce nouveau système laisse enseignants et parents d'élèves dubitatifs. C'est toujours mieux que de laisser des élèves dehors, concède Sophie Vénetitay. Mais la secrétaire générale du syndicat enseignant SNES-FSU craint que ce nouveau système de remplacement n'assure pas l'avancée des programmes.

“Ce n’est pas du poste pour poste. Si jamais un professeur de français n’est pas là, celui qui peut le remplacer, ça peut être un professeur d’une autre discipline, par exemple un prof de maths. Il viendra faire un cours de mathématiques, mais l’heure de français sera toujours perdue”, regrette-t-elle.

Combien d'enseignants volontaires?

Des surveillants pourront aussi être sollicités pour assurer le remplacement grâce à des outils numériques. En aucun cas, pour les parents d'élèves, ce pacte est une réponse à la crise du recrutement selon le porte-parole de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public, Emmanuel Garot.

“Il ne faudrait pas que ce dispositif soit finalement une sorte de palliatif qui permette aux autorités, aux ministères de tutelle, de ne pas chercher une solution pérenne à un problème dont finalement ces petites rustines auraient permis de trouver des solutions."

La grande inconnue reste le nombre d'enseignants volontaires. On finira par en avoir, mais cela prendra du temps, plusieurs mois au moins, selon un directeur d'établissement.

Carolinne Philippe avec Guillaume Descours