Suppression des contrats aidés dans les écoles: "Ça peut nous coûter 67.000 euros, c'est insupportable"

L'Etat devrait signer 170.000 contrats aidés de moins cette année. (Photo d'illustration) - Fred Dufour - AFP
Christelle Bacq-De-Paepe, maire de Valorbiquet dans le Calvados.
"Pour ne rien vous cacher, ce n'est pas une bonne nouvelle du tout. Depuis le printemps, nous avions travaillé pour repartir sur la semaine de quatre jours et demi, avec des temps d'activités périscolaires.
On a travaillé dessus pendant plusieurs mois, on avait calé le planning, tout était prêt, et on devait recruter cinq personnes en contrats aidés sur trois sites scolaires. C'était pour assurer les activités périscolaires en elles-mêmes, la cantine et la garderie. On a toujours fonctionné en partie avec des titulaires et en partie avec des contrats aidés, sinon la charge de travail est trop élevée.
On a fait une campagne de recrutement au mois de juin, on a confirmé aux personnes qu’on allait les prendre et donné rendez-vous le 31 août pour un contrat effectif au 1er septembre. Fin juillet, on a contacté la mission locale pour une question technique; c'est là qu'ils nous ont dit: 'La région nous dit que tout est gelé pour le moment et qu'on n'a plus le droit de signer de contrats aidés'.
"Je ne peux même pas recruter de CDD"
On a dû tout remettre en cause au mois d’août. Nous avons appelé l’inspection académique pour savoir si on pouvait en catastrophe repasser à la semaine de quatre jours. Ça a été refusé, parce que tous les mouvements des enseignants ont été faits et ils ne peuvent plus revenir en arrière.
On se retrouve dans un problème un peu insoluble, sachant qu’en plus on avait fait un conseil municipal au mois de juin m’autorisant à recruter cinq personnes au centre aéré. Aujourd’hui, je ne peux même pas recruter des personnes en CDD car il n'y a pas eu de délibération en conseil.
"Une incidence de 67.000 euros annuels"
Pour vous donner une idée, recruter ces cinq personnes-là en contrat non-aidé aurait une incidence de 67.000 euros annuels, à temps partiel. C’est une charge insupportable pour une commune de 2.500 habitants.
Un conseil municipal extraordinaire est organisé, avec juste ça à l'ordre du jour, pour les tenir informés et voir quelles solutions envisager. Mais très sincèrement, aucune solution n’est satisfaisante. J’ai contacté notre député, l’association des maires de France, la préfecture, l’Union amicale des maires du Calvados… J'essaie de frapper à toutes les portes pour voir qui serait en mesure de nous aider, mais pour le moment personne ne sait. La rentrée est dans deux semaines à peine. C’est ubuesque."