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"Tu pues, t’es dégueulasse": harcelée verbalement et physiquement, Anissa ne veut plus aller au collège

Selon sa mère, elle n'a jamais été écoutée par le corps enseignant de son établissement scolaire.

Depuis un mois, Anissa, élève en 5e, ne veut plus aller au collège. Poussée par une camarade dans les escaliers, elle s'est cassé la cheville. Un traumatisme de plus pour elle qui est harcelée verbalement depuis des années.

“Je me faisais déjà harceler en primaire. Ils ont commencé à m'insulter sur mon poids, ils me disaient ‘tu pues, t’es dégueulasse, ne t’assoies pas à côté de moi, tu prends toute la place’, mais c’est devenu pire en sixième”, explique-t-elle.

Fouzia, sa mère, l'avoue, elle se sent impuissante face à la situation et surtout face au manque d'écoute de l'établissement. “C’est le manque d’intervention de la part de l’établissement. On m’a dit que c’était elle aussi qui cherchait à ce qu’on l’embête. Dès le départ, ils ne l’ont pas écouté et la situation a empiré”, détaille-t-elle.

Une nécessité de formation

Des familles démunies, Pauline Frey en a beaucoup rencontré. Elle est la directrice générale de l'association Hugo, qui lutte contre le harcèlement scolaire, et elle comprend la détresse des parents. 

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Avec l'association Hugo, elle a participé à l'élaboration d'une proposition de loi qui doit bientôt être étudiée. Un des buts est notamment la création d'un observatoire pour mieux former les équipes encadrantes.

“On insiste pour qu’il y ait une création d’un protocole de formation des personnes qu’on dit écoutante, donc toutes les personnes intervenant en milieu scolaire ainsi qu’une formation pour les personnes qui vont récolter les plaintes. Ça a des conséquences sur du très long terme donc il ne faut pas accueillir les victimes n’importe comment”, appuie-t-elle.

La proposition de loi envisage également de créer un délit de harcèlement scolaire, afin de faciliter la prise en charge des victimes.

Aymeric Dantreuille avec Guillaume Descours