"Un jour, elle est allée à l'école et elle a fait une tentative de suicide": 25% des parents démunis face au cyberharcèlement
Alors que de plus en plus d'enfants sont victimes de cyberharcèlement, 1 parent sur 4 estime qu'il ne saurait pas comment aider le sien s'il en était victime. C'est ce qu'il ressort d'une étudie Ifop pour Kapersky France dont RMC a pris connaissance. Toujours selon cette étude, un parent de collégien sur 5 déclare que son enfant ou un de ses camarades a déjà été victime de cyberharcèlement, et 1 sur 25 que son enfant en a été directement victime, soit un élève par classe en moyenne.
"Sur les réseaux, dès que ma fille commentait quelque chose, les gens répondaient: 't'es qu'une pute, ferme ta gueule'. Un jour, elle est allée à l'école et elle a fait une tentative de suicide très importante qui l'a conduite 8 mois en centre de rééducation. Il fallait que ça s'arrête et c'était une porte de sortie pour elle", témoigne sur RMC Camille, dont la fille a été victime de cyberharcèlement.
"C'est difficile de porter plainte"
"On est désarmé, on ne sait pas comment agir. Avec le cyberharcèlement, il y un phénomène de groupe et c'est difficile de porter plainte. Il n'y a pas une personne ou un petit groupe, ce n'est pas très identifié et on ne sait pas quoi faire. C'est difficile de se dire qu'on ne peut pas aider son enfant. On est parents, on est là pour les protéger et en fait on ne peut pas. Cela laisse vraiment des traces, moi j'ai eu du mal à m'en sortir et j'ai besoin d'être suivie aujourd'hui", poursuit Camille.
Pour lutter contre le phénomène, Brigitte Macron doit ouvrir ce jeudi la conférence de l’Unesco contre le cyberharcèlement et la violence scolaire: "J’ai rencontré les responsables de Facebook, Instagram, Google, YouTube et TikTok. Ils ont fait des propositions qui sont de bonnes intentions, mais on est encore loin. Cela n’est pas à l’échelle de l’immense problème qui ne fait que croître et se réinventer", doit-elle annoncer. Elle demandera ensuite aux GAFA d'aller plus loin pour protéger les jeunes.
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