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Le Blanc-Mesnil: la mairie annule des activités estivales pour "réparer les dégâts" des émeutes

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La municipalité du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) a décidé d'annuler "Beach Mesnil", une plage éphémère qui accueille notamment des familles ne pouvant pas partir en vacances, pour rembourser les dégâts commis par les émeutiers.

Il n'y aura pas de plage au Blanc-Mesnil. Après les émeutes, la municipalité de la ville de Seine-Saint-Denis a annoncé l'annulation de "Beach Mesnil", une plage et piscine éphémère installées tout l'été à destination des familles qui ne peuvent pas partir en vacances. L'équipe municipale l'assure, "les économies réalisées permettront de réparer les dégâts commis par les émeutiers", peut-on lire sur les affiches de la ville.

"Ce n'est pas une punition, le but est d'envoyer un message clair", défend dans "Apolline Matin" ce jeudi sur RMC et RMC Story, Thierry Meignen, sénateur de Seine-Saint-Denis, président de la majorité municipale du Blanc-Mesnil et auparavant maire de la ville.

"J'ai passé quatre nuits derrière les caméras de vidéosurveillance, j'ai vu les gamins de notre ville, des gamins qu'on voit tous les jours. On sait d'où ils viennent", ajoute le sénateur qui cite Milan Kundera: "Face à une attaque cinglante, il faut une réponse cinglante".

"On est obligé si on ne veut pas augmenter les impôts"

Il déplore une forme d'"ingratitude" de certains, couplée à l'exaspération des contribuables de la ville. "Les habitants qui paient l'impôt disent qu'il y en a assez. Cette politique sociale nous coûte cher mais elle est nécessaire. Mais à un moment donné, stop. Ils pourraient dire merci, ils ne le font pas, qu'au moins ils ne brûlent pas les équipements qu'on a financés pour eux", regrette Thierry Meignen.

"On est obligé de couper dans les services si l'on ne veut pas augmenter les impôts après les émeutes", assure le président de la majorité municipale, qui précise que la piscine éphémère ne sera pas montée et que le sable, déjà installé, sera réutilisé pour les centres aérés.

Ce n'est pas la première fois que l'utilisation de l'argent public par la mairie du Blanc-Mesnil fait parler. En 2017, alors que Thierry Meignen était maire de la commune, la chambre régionale des comptes avait épinglé la municipalité concernant l'allocation de 140.000 euros pour 30 abonnements au Parc des Princes. Des places dont la distribution était "caractérisée par un défaut manifeste de transparence".

G.D.