Hommage aux victimes de terrorisme: une cérémonie "importante" et "symbolique" à Arras

Le Premier ministre, Gabriel Attal, préside ce lundi à 10h30 une cérémonie à la Citadelle d'Arras pour la journée nationale et européenne en hommage aux victimes du terrorisme. Environ 600 personnes sont conviées. Juste avant, le Premier ministre rencontre à 8h30 des professeurs et élèves de la cité scolaire Gambetta où Dominique Bernard a été assassiné par un terroriste en octobre dernier. Un ancien élève de ce lycée.
C'est la première fois, depuis sa création, que la cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme ne se tient pas dans la capitale. Une demande forte des associations de victimes d'après Matignon. Le choix s'est porté sur Arras, alors que Gabriel Attal était encore ministre de l'Éducation nationale lorsque Dominique Bernard y a été poignardé dans son lycée trois ans après l'assassinat de Samuel Paty.
La cérémonie, qui rend hommage à toutes les victimes du terrorisme, sera particulièrement dédiée à la mémoire des deux enseignants. Un premier texte sera lu en hommage à Dominique Bernard par un élève et un professeur de son lycée. Un second tandem, du collège du Bois d'Aulne, celui de Samuel Paty, le fera en hommage au professeur d'histoire.
Gabriel Attal prononcera ensuite un discours d'une vingtaine de minutes en présence des familles de victimes et des ministres présents, notamment Gérald Darmanin et Nicole Belloubet, ministre de l'Éducation nationale, mais sans le chef de l'Etat.
Important pour la mémoire de Dominique Bernard
Aux abords du lycée Gambetta, élèves, professeurs et personnel éducatif se félicitent d'un symbole très fort, et ne cachent pas leur émotion. En effet, dans les couloirs du lycée, le nom de Dominique Bernard résonne toujours aussi fort. Alors pour Marie et Lucie, élèves en seconde, c’est une évidence que l’hommage national aux victimes du terrorisme ait lieu ici, à Arras.
“Je trouve ça important pour se souvenir. Pour se dire aussi que ça peut arriver partout”, indique la première. “C’est un symbole de l’établissement et pour Monsieur Bernard qui est mort dans cette ville, c’est mieux de le faire ici qu’à Paris”, assure Lucie.
Parmi les 600 invités attendus à la Citadelle, Christian, l’agent d’entretien qui s’est interposé face au terroriste, appréhende un moment de grande émotion. “Revoir mes collègues qui étaient dans l’action avec moi, ça va être un peu émotionnel. Ils ont été quand même touchés gravement dans leur chair. Ça ne doit pas arriver, l’école, c’est un sanctuaire”, pointe-t-il. Une étape difficile donc, vers une lente reconstruction.
“Pour moi, c’est symbolique, ça va prouver que le gouvernement est quand même derrière nous. Des millions de Français vont le voir donc ça va quand même nous faire du bien”, assure-t-il.
En fin de journée, il ira finalement déposer une rose place des Héros, lors de l’hommage public organisé par la ville d’Arras.