"J'ai tout perdu": sinistrés de l'incendie dans l'Aude, les vignerons réclament un fonds d'urgence

Une semaine après l'incendie qui a ravagé plus de 16.000 hectares dans l'Aude, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard se déplace dans le département, ce jeudi. L'occasion de rencontrer les agriculteurs et viticulteurs qui ont, pour beaucoup, assisté à la destruction de leurs plantations.
Le domaine de Sophie Guiraudon, situé à Ribaute, est parti en fumée. "C'est allé très vite", confie-t-elle au micro de RMC. "J'ai 9,5 hectares, il me reste un hectare qui n'a pas pris le feu du tout, donc j'ai tout perdu", ajoute-t-elle.
Sur le côté de la parcelle, les vignes sont calcinées. Le reste des raisins est lui aussi inutilisable, car les pieds ont été complètement asséchés par le feu. "Ça, par exemple, c'est mort", lance la viticultrice en saisissant quelques feuilles d'une vigne entre ses mains.
Après le sinistre, elle a porté plainte contre X, comme il lui a été conseillé. Interrogée sur la suite, elle ignore de quoi sera fait demain. "Je ne sais pas. Je n'ai pas 20 ans, je ne suis pas en état de replanter des vignes", dit-elle. Un coup de grâce alors que la viticultrice est déjà endettée à plus de 100.000 euros.
Des mesures fortes attendues de l'Etat
La venue d'Annie Genevard est donc particulièrement attendue dan l'Aude. Sophie Guiraudon espère que la ministre de l'Agriculture "accompagne" les agriculteurs et viticulteurs à la suite de ce sinistre.
De son côté, Jean-Marie Dubois, qui tient un domaine viticole à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, a perdu une partie de sa maison, la quasi-totalité de ses vignes, et de son stock de bouteilles de vin.
"Si on veut que la viticulture soit préservée sur le territoire, ça ne peut se faire qu'avec une aide, que ce soit de l'Etat, des collectivités ou autre", estime le viticulteur.
"Si, en même temps que les aides, on a une relance de la consommation et si des gens se mobilisent pour nous acheter quelques bouteilles quel que soit le domaine, on y verra un peu plus clair", ajoute-t-il. D'autant plus que certains viticulteurs ne sont pas assurés, ce qui en pousse plus d'un à espérer des annonces fortes de la part du ministère.
"Il faut absolument un fonds d'urgence pour aider toutes ces exploitations qui ont été touchées, et ensuite des aides sur l'avenir. Le point principal pour nous, c'est l'irrigation", car beaucoup produisent à perte en raison de la sécheresse depuis plusieurs années, explique Loïc Escourou, co-président du syndicat Jeunes Agriculteurs.
Annie Genevard se rendra dans un premier temps à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, où le feu s'est déclaré, pour faire un tour des vignes et observer les dégâts. La ministre fera ensuite face aux professionnels du secteur, aux élus, aux syndicats et aux banques pour évoquer les mesures d'urgence à mettre en œuvre