"Ils ont mal au dos et se cassent": pourquoi les vendanges n'attirent plus les saisonniers

Chaque année, c'est toujours le même problème pour les viticulteurs. Il suffit d’une recherche sur France Travail pour se rendre compte de l’ampleur de la tâche. Ce début de semaine, près de 1.200 offres d’emplois sont en ligne.
Cueilleurs, vendangeurs, porteurs... La saison des vendanges approche et tous les territoires français cherchent de la main-d'oeuvre. Les postes sont nombreux et la concurrence s'annonce rude pour les employeurs.
Les étudiants comme cible principale
À trois semaines des premiers coups de sécateurs, le besoin en main d'oeuvre est toujours aussi important, et il faut savoir séduire pour attirer les travailleurs au milieu des vignes sous une châleur de plomb. Le profil le plus recherché? Les étudiants. "Les vendanges vont commencer avant la rentrée universitaire, c’est parfait", explique le responsable d’une confédération à RMC. "Ils peuvent bénéficier d’un transport depuis le campus jusqu’au lieu de récolte".
Les recherches sont parfois gérées directement par les viticulteurs via les réseaux sociaux: "Je mets l’annonce et ma mère trie les dossiers", explique un vigneron en Champagne. Mais il l’a bien compris, il faut savoir se vendre pour attirer dans ce travail exigeant physiquement et payé aux alentours du SMIC. "Vu la manière dont on loge et nourrit les équipes, on met en avant l’accueil et la bonne ambiance. Avec des photos par exemple" détaille-t-il.
"Cela fait une paire d'année que nous avons du mal à trouver du monde"
Cette activité est chronophage et reste très complexe pour les professionnels qui se démènent chaque année pour trouver de nouveaux saisonniers. Contrairement à une certaine époque, de nombreuses réglementations encadrent désormais les logements ou les salaires des vendangeurs.
Pour autant, la main-d'oeuvre ne vient pas plus vite. "Cela fait une paire d'années que nous avons du mal à trouver du monde", peste Thierry, viticulteur dans la Loire, dans Les Grande Gueules. "On ne peut pas les mettre au boulot avant 15 ans... Quand ils ont fait une journée, ils ont mal au dos et se cassent. D'autre part, s'ils bénéficient de minima sociaux, ceux-ci sont supprimés (pendant la période de travail). Autrefois, on disait "travailler plus pour gagner plus"... Ca n'encourage pas à bosser."
Des prestataires pour rechercher des vendangeurs
Certains préférent donc déléguer. En Provence, ils sont nombreux à faire appel aux services d’un prestataire. "Fini la prise de tête" assure l’un d'eux. "On délègue toute la paperasserie" confirme un autre. Reste toute de même à éviter "les prestataires peu scrupuleux", met en garde un vigneron des Bouches-du-Rhône.
Des viticulteurs sont aussi aidés dans leurs recherches par les administrations publiques. Immersion professionnelle, action de communication, aide au logement... Autant d’arguments pour tenter à tout prix de rendre le métier plus attractif. Cette année encore, près de 15.000 saisonniers (chiffres de l'INSEE), soit 35% du secteur agricole, seront engagées par le secteur de la culture de la fillière viticole.