"Kohlantess" à Fresnes: "La prison doit être dissuasive", appuie Eric Dupond-Moretti

En marge d'un déplacement à la prison de Fleury-Mérogis, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti est revenu sur l'organisation de l'événement "Kohlantess", à Fresnes. Il a de nouveau assuré qu'il n'était pas au courant de l'organisation d'un tel événement et notamment d'une compétition de karting au sein de l'établissement pénitentiaire.

Alors que la polémique enfle à la suite de l'événement "Kohlantess" qui s'est déroulé dans une cour de l'établissement pénitentiaire de Fresnes le 27 juillet dernier, le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a assuré ce mardi n'avoir jamais été informé de l'épreuve de karting qui a choqué une partie de l'opinion et de la classe politique.

En marge d'un déplacement à Fleury-Mérogis, Eric Dupond-Moretti en a profité pour dénoncer l'organisation d'une telle activité.

“Pardon de vous dire que je pense à certains gamins qui voient ces images et qui disent ‘la prison lol’. La prison, elle doit avoir un effet dissuasif. Si j’avais su qu’une compétition de karting était organisée, j’aurais mis un veto très clair”, insiste-t-il.

Selon les premières conclusions de l'enquête administrative, c’est la responsabilité du directeur de la prison qui est pointée du doigt: "Ni la direction de l’administration pénitentiaire, ni le cabinet du garde des Sceaux, n’avaient une connaissance des modalités précises de l’activité".

Une erreur d'appréciation selon le directeur de la prison

Dans le détail, ce rapport administratif indique qu’il y a bien eu un accord de principe du ministère de la Justice, mais ce dernier ne connaissait pas la liste précise des épreuves qui étaient prévues, dont notamment le karting. Tout cela a été géré uniquement entre l’association organisatrice et la direction de l’établissement pénitentiaire.

Toujours selon le rapport, la volonté du directeur de la prison était de réaliser une opération caritative basée sur l’effort et les valeurs du sport. Le directeur reconnaît d’ailleurs lui-même une erreur d’appréciation.

Le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, a annoncé qu’une circulaire allait préciser les conditions nécessaires à la tenue de tels projets, qui devront dorénavant être validés directement par l’administration pénitentiaire.

Romain Houg avec Guillaume Descours