Marche des fiertés: "Ça me fait peur", face aux violences, la communauté LGBTQ+ préoccupée

Plusieurs dizaines de milliers de personnes étaient réunies, samedi, à l'occasion de la marche des fiertés LGBTQ+, à Paris. L'un des mots d'ordre de ce rassemblement était la lutte contre les violences, les menaces, l'harcèlement, et surtout la transphobie.
Tous les voyants sont au rouge: Dans son rapport annuel, le ministère de l'Intérieur fait état d'une augmentation de 19% des crimes et délits anti-LGBT+ en un an.
"Je me suis pris des insultes dernièrement. Pédale, tarlouse, on va te brûler", relate Antoine.
Des actes qu'Antoine n'aurait jamais pensé subir, ou du moins pas aussi fréquemment: "J'ai grandi dans une période où c'était quand même plus ouvert. En tant que personne homosexuelle homme, je n'ai pas été sujet à beaucoup de ces choses-là. Je pense que toutes ces violences, elles sont en augmentation."
Des violences physiques
Des violences verbales, mais aussi physiques. "Il m'avait arraché le lobe de l'oreille", se souvient David, qui s'est fait tabasser en pleine rue, il y a quelques mois. Il craint désormais pour sa sécurité.
"Ça me fait peur de sortir le soir, je reste chez moi et je suis un peu angoissé", s'inquiète David.
"Ça, eh bien, ce n'est certainement pas l'avenir que je veux pour mon fils", réagit Merioska. "Étant maman d'un enfant transgenre, oui je suis inquiète, j'essaye de ne pas trop le montrer parce que je veux que mon enfant se sente en sécurité", continue-t-elle. Son fils, Kaï, a 17 ans. "Quand je vois comment ça progresse, j'ai peur que dans le futur, je n'ai pas l'occasion de m'habiller comme je veux et d'aller ou je veux", angoisse-t-il.
Selon l'Inter-LGBT, 110.000 personnes étaient présentes, et 85.000 selon la préfecture de police de Paris. Le cortège a rejoint la place de la République où un concert a eu lieu dans l'après-midi, avec en têtes d'affiche Eddy de Pretto, Bilal Hassani, Desire, Louïz ou encore la drag queen Piche. Les manifestants ont aussi observé trois minutes de silence pour les morts du sida.