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Mayotte: Emmanuel Macron promet de revenir "dans quelques mois" pour rendre des comptes

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Le chef de l'État est allé à la rencontre des sinistrés à Mayotte après le passage du cyclone Chido. Sur place, il a été pris à partie par des habitants en colère. Mais il promet de revenir "dans quelques mois".

Emmanuel Macron a quitté vendredi Mayotte à la mi-journée, une semaine après le cyclone, et après y être resté deux jours. Le président français a promis le raccordement au moins de façon partielle des foyers à l'eau dès ce samedi, après avoir été confronté pendant deux jours à la détresse des Mahorais.

Sur l'île, le président a reçu un accueil compliqué, parfois houleux. Mais juste avant de partir, le chef de l'Etat a accordé une interview aux médias mahorais, dans laquelle il a cherché à apaiser et esquisser les étapes vers un retour progressif à une situation plus vivable.

Loin des "Macron démission" lancés par la foule et de son "si ce n'était pas la France vous seriez 10.000 fois plus dans la merde", cette fois-ci face aux journalistes mahorais, le président cherche à apaiser: "Je suis parmi vous comme si c'était la Lozère ou la Corrèze". Mais assume ses propos.

"J'avais des gens du Rassemblement national qui étaient face à moi, qui disaient qu'on ne fait rien. Et j'ai dit la vérité", justifie-t-il.

Avant de poursuivre: "Quand vous avez un évènement comme celui-ci qui arrive, vous n'avez pas des moyens d'urgence que nous sommes en train de déployer parce que c'est la France. Quand on insulte, le président se fâche".

"Jamais vu un argument aussi bas en des circonstances aussi graves" réagit dans la foulée Marine Le Pen.

Les écoles ne rouvriront pas toutes le 13 janvier

Emmanuel Macron qui le reconnaît: le retour à la normale prendra du temps.

"Pendant des mois, Mayotte ne vivra pas en situation normale", a averti le président.

Certes l'eau du robinet sera rétablie aujourd'hui, mais l'électricité pas avant des semaines et tous les enfants ne pourront retourner à l'école à la rentrée: "On ne pourra pas rouvrir toutes les écoles le 13 janvier, c'est impossible".

"Mais on veut pouvoir apporter une solution à toutes les familles, soit en leur donnant une information pour les jours qui suivent soit en leur proposant des solutions sur un autre territoire".

Certains pourraient être scolarisés sur l'île voisine de La Réunion.

Le président qui prend un engagement: "Je reviens dans quelques mois, je rendrai des comptes". Et de conclure: "Mayotte est dans mon coeur à chaque seconde". Panser les plaies et clore, l'espère-t-il ainsi, la polémique.

Six jours après le passage du cyclone Chido, le bilan provisoire s'élève à 35 morts et quelque 2.500 blessés, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. Un deuil national se tiendra le lundi 23 décembre.

SG avec AFP