Mayotte: "Je ne dors plus la nuit", des soignants et enseignants cherchent à quitter l'archipel

L'état de catastrophe naturelle a été décrété ce jeudi dans les 17 communes de l'archipel de Mayotte, après le passage du cyclone Chido. Si les chiffres officiels font état de 31 morts, le bilan pourrait considérablement s'alourdir, a prévenu Emmanuel Macron, arrivé sur place. C'est dans ce contexte que certains cherchent à quitter Mayotte pour la métropole. Des enseignants et des soignants, notamment.
Naïma, soignante, s'est vue mourir et en tremble toujours. “Je me retrouve à avoir des tocs, je ne dors plus la nuit, j’ai besoin avec quelqu’un tout le temps”, indique-t-elle. Elle a attendu sa mutation à Mayotte pendant deux ans. Mais après trois mois seulement sur l'archipel, la jeune femme ne se sent plus capable de rester.
“J'ai une grosse culpabilité pour mon équipe de laisser les patients. Tout ça me ronge, c’est difficile de partir comme ça”, assure-t-elle.
Des centaines d'enseignants souhaitent un retour en métropole
D'autres attendent un avion juste pour les fêtes. Une pause après l'épreuve et avant la rentrée pour Mélissa, une enseignante. “Je ne me vois pas ne pas être avec ma famille pour Noël. C'est ça qui est dur. Déjà, c'était super dur de ne pas pouvoir leur donner de nouvelles”, témoigne-t-elle.
Des centaines d'enseignants réclameraient une évacuation, d'après le syndicat SNES-FSU. Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental, dit comprendre, mais s'inquiète.
“Avant le cyclone, on avait déjà des difficultés à avoir tous les profs dans les établissements scolaires. Surtout dans l'état où l'île est, on a besoin de renforts”, pousse-t-elle.
Des administratifs veulent aussi décamper, car "tout le service public est mis à mal".