"Ça nous pose un vrai problème financier parce qu’on a besoin de bosser": un boulanger Nancéen dénonce les manifestations contre le pass sanitaire
Ce samedi sera un nouveau week-end de mobilisation contre le pas sanitaire en France. La semaine dernière près de 2500 personnes ont battu le pavé la semaine dernière à Nancy, un cortège qui s'agrandit de semaine en semaine.
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Samedi, la vitrine d'une pharmacie a été dégradée et la tente de dépistage attenante a été renversée. D'autres vitrines ont été cassées, c'est le cas d'un magasin de lingerie. Une situation qui épuise Fabrice Gwizdak, boulanger-pâtissier à Nancy et président de l’Union des entreprises de proximité de Meurthe-et-Moselle.
“On sort de deux années difficiles entre les 'gilets jaunes', le Covid-19, des soldes mitigées et maintenant depuis plusieurs samedis, on a ces manifestations dans les centres-villes notamment dans des villes comme Nancy. Et donc le seul jour où on peut faire un peu de chiffres d’affaires, on est confronté à ces manifestations qui chassent nos clients des centres-villes. Ça nous pose un vrai problème financier parce qu’on a besoin de bosser”, dénonce-t-il.
Il regrette également que les parcours tracés sont très souvent les mêmes. “C’est toujours nous qui sommes pénalisés”, dénonce-t-il. "On est en contact avec la mairie et la préfecture pour trouver des alternatives. J'ai vu des choses inimaginables où des manifestants s'en prenaient à des papis et mamis pour qu'ils enlèvent leur masque et les rejoignent dans la manifestation. Quelles que soient leurs revendications, on n'a pas besoin d’avoir une guérilla urbaine", ajoute-t-il.
Un risque d'affrontement?
Il redoute également qu’un point de non-retour soit atteint et que certains commerçants, veuillent se faire justice eux-mêmes.
“Un commerçant qui a besoin de faire de la trésorerie, et est confronté à des hurluberlus qui l’insultent, à un moment donné, on est presque prêt à dire s’ils veulent la baston, on va y aller. Ce n’est pas le but, mais malheureusement ça risque d’arriver”, appuie-t-il.
Pour Anthony, auditeur qui se rend aux manifestations dans le Lot-et-Garonne, celles-ci sont majoritairement pacifistes. “Il y a même beaucoup de commerçants qui se mobilisent contre le pass sanitaire”, indique-t-il.
D'après les renseignements territoriaux, la mobilisation a gonflé de 27% samedi dernier pour la deuxième semaine de manifestations. 3000 policiers et gendarmes seront déployés demain à Paris alors que les manifestants appellent à un "acte" national dans la capitale. Les autorités s'attendent à une mobilisation importante.